L'histoire :
An 778, Saragosse. Charlemagne, le Roi Franc veut à tout prix s’emparer de la ville maure au travers d’un siège d’une rare violence. Et malgré tous ses assauts, les portes robustes de Saragosse tiennent bon et les troupes d’Hussen Ibn Yaha al-Ansari arrivent à repousser l’envahisseur en leur infligeant de lourdes pertes. Un véritable désastre pour Charlemagne qui ne fait que renforcer sa frustration. Ainsi, aveuglé par son entêtement à prendre la ville, le Roi franc fait installer son camp au bord de l’Ebre, dans l’attente d’une décrue pour assiéger Saragosse. Mais la décrue s’annonce lente et les généraux de Charlemagne qui veulent faire route vers Pampelune sont coupés dans leur élan. Charlemagne ne veut pas abandonner la bataille. Mi-juillet, lorsque le niveau de l’eau est en baisse, les premiers francs commencent à traverser l’Ebre pour parvenir de l’autre côté de la rive, bientôt rejoint par des milliers d’autres qui encerclent Saragosse et s’emparent de ses environs. Mais à leur grande surprise, ils découvrent que de très nombreux soldats de la marche supérieure d’Al-Andalus sont arrivés quelques jours auparavant pour renforcer la ville. La perspective d’un long siège s’insinue peu à peu dans les esprits et désespèrent encore un peu plus les barons de Charles. Qui plus est, Hussen Ibn Yaha al-Ansari décide de donner des chariots remplis d’or aux soldats francs afin que ces derniers plient bagage, contre l’avis de Charlemagne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de Chroniques de Roncevaux se posait déjà comme une bande-dessinée de haut vol. Voilà que Juan Luis Landa est de retour pour clore son diptyque consacré à la fameuse bataille de Roncevaux. Encore une fois, l’artiste / auteur délivre une histoire sans concession d’une remarquable intensité. En effet, loin de glorifier Charlemagne et Roland, Landa met en avant une fresque épique et violente au travers de l’ambition aveugle du roi franc qui cherche à mettre fin à la fougue écrasante de l’Empire islamique dans le Sud de son territoire, en Hispanie. Alternant les scènes de combats sanglantes et la stratégie politique, Munjoie ! chemine inexorablement vers la fin de Roland avec une puissance narrative indéniable ! Qui plus est, les dessins sont superbes, les traits sont fins, détaillés, énergiques... La mise en scène est bien peaufinée, notamment en ce qui concerne les scènes d’actions et le jeu des couleurs est tout bonnement parfait entre la chaleur de l’exotique Al-Andalus musulman et les contrées rugueuses des montagnes pyrénéennes, lieu de la terrible bataille de Roncevaux. Au final, Juan Luis Landa signe une œuvre fort et singulière, qui n’a aucun mal à se détacher de la masse. Ce tome 2 clôt avec brio un diptyque qui revisite un mythe et l’une des plus fameuses chansons de geste de tous les temps : La Chanson de Roland !