L'histoire :
Paris 1909, Victor Nimas travaille pour la Société Académique de comptabilité, située Boulevard Haussmann. Assis à son petit bureau au milieu des autres comptables, il ne voit que des colonnes de chiffres à longueur de journée. Cette situation n'est pas pour lui déplaire, bien au contraire. Il aime les chiffres. Grâce à eux, on peut ordonner, mesurer, dénombrer, quantifier... donner une valeur aux choses et aux êtres. Dans un monde en perpétuel changement, ils sont précis et rassurants. En fin de journée, sur le chemin qui le mène à son petit appartement, son passe-temps favori est de réciter les décimales de Pi. Mais ce soir-là, il trouve par terre un billet pour les Ballets russes de Serge Diaghilev au Théâtre du Châtelet. Victor n'a jamais assisté à un ballet. Il n'est pas loin de penser que le théâtre ou l'opéra sont des pertes de temps, un divertissement pour ceux qui fuient la banalité de leur vie. Et pourtant, il s'y rend le soir même. Il n'a pas conscience que ce coup du destin pourrait bien changer sa vie et bouleverser son train-train quotidien...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout ce qui nous arrive dans nos existences d'humain... est-ce le fait du hasard ou au contraire, d'un destin tout tracé ? Avec Comme par hasard, Cyril Bonin développe un récit agréable à parcourir du début à la fin. Ça démarre tout en douceur et après, tout s'emballe pour arriver à un final à rebondissements. Ici, c'est le cartésianisme pur et dur qui est dans la ligne de mire de l'auteur. Cela se manifeste à travers le personnage de Victor Nimas qui voit ses idées reçues malmenées... par la rencontre d'une femme qu'il n'aurait jamais dû croiser. L'amour s'empare de leurs histoires personnelles et redistribue les cartes entre Victor et Tania Volkova. Cyril Bonin, par son trait fin et raffiné, donne vie à leur histoire d'A en créant une ambiance subtile aux couleurs délicates, tirant vers le céladon et aux accessoires d'une élégance folle (chapeaux, robes, vestes, coiffures...). Il nous plonge dans des décors de la Belle Époque dans un Paris fantasmé encore aujourd'hui (on croise les fameux apaches !) et dans un Baden Baden plongé au cœur du thermalisme, phénomène de mode à l'époque pour soigner les souffrants. Et puis, il y a certains élements rappelant des films (Voyage au bout de l'enfer pour la scène de la roulette russe) ou cet homme-chat qui lance des dés comme pour l'aider à choisir sa destinée (L'homme-dé de Luke Rhinehart). Ce n'est pas un hasard, Comme par hasard touche son objectif : déplacer nos lignes intérieures. Et l'amour, dans tout ça, en sortira-t-il vainqueur ? Lisez et vous saurez.
