L'histoire :
La cité de Zamboula est nichée au cœur du désert oriental. Gouvernée par Jungir Khan, elle est devenue indispensable et puissante, sous les efforts des Stygiens. La vie y est intense, les affaires nombreuses. Conan est le premier à en profiter et s'encanaille avec de belles filles de joie. Cependant, l'argent lui manque. Le vieillard qui l'accompagne le met en garde : l'auberge de Aram Baskh a sinistre réputation. En effet, tous les étrangers qui viennent y dormir ont la fâcheuse tendance à disparaître. Les autorités ont bien essayé de fouiller l'endroit de fond en comble, ils n'y ont rien trouvé. On sait seulement que les affaires qui appartenaient aux disparus se retrouvent ensuite en vente sur les marchés. Il y a également une fosse non loin de l'auberge où l'on a retrouvé des ossements humains. Pour lui, c'est une évidence : Aram est un démon déguisé en homme. La nuit, il se transforme et dévore les étrangers. Tout le monde ferme les yeux car les croyances du Vieux Pays sont peuplées de Dieux agressifs qui anéantissent l'être humain. Toute cette histoire fait sourire le Barbare. Loin d'être effrayé, il a désormais plus que jamais envie d'en savoir plus sur ce mystère. Une nuit passée dans cette auberge devrait l'éclairer sur ce qu'il se passe vraiment là-bas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Glénat enchaîne les tomes de Conan presque aussi vite que le Barbare tue ses ennemis avec son épée. Déjà le 9ème tome de la collection ! Et celui-ci a une saveur toute particulière puisque la nouvelle originelle de Robert E. Howard n'était que purement alimentaire. L'écrivain s'est mû en mercenaire (comme son personnage phare) et a obéi aux poncifs de la revue Weird Tales, quitte à en faire des tonnes. Ainsi, on découvre ce qui faisait le succès des pulps de l'époque, avec des noirs cannibales, de l'exotisme facile sur fond oriental et des femmes cette fois totalement dénudées. C'est donc un épisode quasi caricatural qui est proposé ici. Et pourtant, même quand une nouvelle de Conan verse dans la facilité, elle est toujours prenante et passionnante. Gess adapte parfaitement le récit qui crée son lot de surprises, de combats et de tensions. La force de cette collection réside aussi dans l'adaptation visuelle de chacun des artistes, par un style souvent marquant et différent les uns des autres. La patte graphique de Gess est également de grande qualité. Avec un trait qui fourmille de détails et de hachures, l'artiste représente de façon sublime toute l'atmosphère de la ville et le côté rugueux et sauvage du désert. Les combats sont également marquants et spectaculaires, grâce à une pagination et un découpage dynamiques. Les couleurs monochromes sont immersives. Un travail remarquable, donc, même si Gess veut parfois trop en faire et, dans la masse et l'ampleur des décors, il en oublie de respecter les proportions des personnages. Conan est donc parfois tout petit alors que son épée est immense. Cette adaptation atteint son but malgré tout et respecte à la lettre ce que voulait faire Howard avec cette nouvelle : un excellent divertissement !