L'histoire :
La bataille de la Stygie a été particulièrement meurtrière et dévastatrice. Les troupes du prince Almuric ont été totalement décimées. Seuls Conan et une fille blonde ont réussi à fuir et à échapper au massacre. Cette femme, il l’avait sauvée alors qu’elle faisait escale dans la cité shémite. Elle appartient désormais au farouche barbare, préférant mille fois servir l’ombrageux Cimmérien que servir de pâture aux hommes d’un harem shémite. Pourtant, le sort qu’elle connaît aujourd’hui n’est guère enviable. Seuls dans le désert, ils marchent depuis des lunes sous un soleil de plomb. Épuisée, la jeune femme commence à souffrir grandement de la chaleur étouffante. Elle prend la gourde, mais il ne reste plus que quelques gouttes d’eau. Elle se lamente et Conan comprend vite qu’elle va rapidement mourir. Mieux vaut en finir et abréger ses souffrances. Alors qu’il lève son épée pour mettre fin à sa vie, une étrange lueur apparaît au loin devant eux. Conan se ravise et n’a d’yeux que pour cette apparition mystérieuse. Est-ce un mirage ? Ils n’ont d’autres choix que de se diriger vers la lueur pour en avoir le cœur net...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Conan le Cimmérien ne cesse de s’agrandir. Christophe Bec s’essaie à l’exercice en adaptant la nouvelle L’ombre de Xuthal. Encore une petite originalité insufflée par Robert E. Howard puisque ce récit est teinté de fantastique ou d’horreur à la Lovecraft, par la présence d’un monstre des plus terrifiants. Il règne de plus une atmosphère inquiétante dans cette ville de Xuthal et Conan va aller de mauvaises surprises en rencontres dangereuses. On pourra trouver cela répétitif et convenu avec une nouvelle femme qui suit le farouche guerrier et une brune incendiaire qui en est jalouse. La nouvelle originelle d’Howard ne cherche cependant pas la nouveauté, mais bien la puissance et le souffle barbare d’une histoire à la violence insoutenable. De sorte que les textes, parfaitement repris dans cet album, plongent le lecteur dans un endroit sombre et inquiétant où les pires horreurs sont possibles. Il fallait bien un Conan plus impitoyable que jamais, véritable bête de muscles, pour se sortir des pièges de Xuthal. Mais est-ce vraiment l’aventurier solitaire qui tire son épingle du jeu ou le dessinateur Stevan Subic ? Le mariage entre l’univers de Howard et la puissance du trait de Subic fait des merveilles. L’encrage ultra sombre et la profusion des décors renforcent cette sensation de découvrir un nouveau monde sinistre où tout peut arriver. N’hésitant pas à caricaturer le célèbre guerrier farouche en le transformant parfois en véritable ours, Subic signe une prestation majuscule qui rappelle les plus grands illustrateurs des aventures de Conan. Avalez un peu de lotus noir et plongez dans les ténèbres sans fond de Xuthal...