L'histoire :
Après la défaite de El Narvaez, pris en traitre par les troupes de Cortès, ce dernier retourne vers Tenochtitlan, comptant sur le trésor partiellement pillé par Hernando del Royo et ses hommes de main. Il ignore encore que l'équipe de Royo a été réduite à néant lors de ses combats contre les forces de la jungle, et qu'elle a subi la disparition de Catalania et du jeune cuisinier. Pendant ce temps, envoyé en éclaireur avant le contact avec les troupes de Cortès, Don Velázquez de Cuellar atteint la ville de Tenochtitlan, et s'entretient avec l'empereur. Il avertit Moctezuma du double jeu joué par Cortès, et de la volonté du roi d'Espagne de mettre fin à l'épopée personnelle de son ancien émissaire. Il essaie pour cela d'enrôler Catalina, retenue prisonnière dans la salle des esclaves, tant qu'elle n'aura pas révélé à l'empereur où elle aurait caché la croix de Txlaka, disparue de la salle au trésor. En progressant vers la ville, Del Royo tente de rallier des villages à sa cause, en leur promettant de renverser Moctezuma. La force acquise par l'absorption des mystérieuses racines qu'il porte autour du cou permet au guerrier de résister aux pièges, d'anticiper les dangers, de vaincre les adversaires les plus périlleux. La marche vers Tenochtitlan des alliés de l'empereur et de ses ennemis est inexorable, l'heure du grand combat est proche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette nouvelle épopée pleine de magie et de jeux de pouvoir, Jean Dufaux peut compter sur le grand talent de Philippe Xavier et de son coloriste Jean-Jacques Chagnaud pour donner corps au souffle épique de son histoire. Les paysages de jungle aux branches entremêlées, les scènes nocturnes aux ombres granuleuses, les postures héroïques des combattants de tous bords : tout respire le souffle de la grande aventure et du mystère. Basé sur cet atout majeur, le scénariste se contente de construire son intrigue de manière très linéaire, se reposant sur les superbes effets visuels concoctés par son dessinateur. La progression des équipes à travers la jungle est émaillée de combats qui sont l'occasion de découvrir de nouveaux personnages, toujours plus puissants ou encore plus fous. Les effets de mise en scène se succèdent de manière assez prévisible, recourant parfois à la magie pure, revenant souvent à la dure réalité des combats. Pas d'effort particulier non plus du coté des dialogues, avec une alternance d'emphase et de banalité qui dessert quelque peu l'atmosphère du récit, et interrompt trop souvent l'immersion du lecteur. Avec ce troisième tome, Conquistador continue donc de délivrer efficacement, mais sans surprise, une vision personnelle de l'approche du grand combat qui vit la fin de l'empire Aztèque en 1520. Soit la croisée des destins de personnages hallucinés aux ambitions démesurées : une des pages les plus violentes de l'Histoire.