L'histoire :
Le maintien de la domination espagnole sur l’empire aztèque est encore récent et fragile. Ainsi, dans la capitale, les soldats espagnols et les aztèques se côtoient dans une défiance mutuelle. Ce difficile équilibre tient par le charisme des deux figures d’autorité : Moctezuma et Cortès, qui assurent la paix tant bien que mal. De son côté, grâce à la Malinche, Cortès se familiarise progressivement avec les rites et les croyances des peuples alliés ou ennemis et apprend le nahuatl. Mais il doit à tous prix conserver son autorité de plus en plus menacée, y compris par ses hommes au sein desquels se trouvent quelques agents du Gouverneur Velasquez. Ce dernier, toujours en embuscade, a décidé de jouer sa propre partition et met la pression à Cortès en envoyant ses troupes de façon à l’obliger de s’allier à lui. Mais Cortès a aussi fort à faire avec les contestations des autochtones. En effet, des aztèques ont massacré ses hommes dans sa garnison de Vera Cruz. En réaction, il fait prisonnier Moctezuma. Bientôt, il va devoir laisser Mexico pour contrer une expédition punitive montée de son propre chef par Velasquez. Il confie alors la cité à Pedro de Alvarado. Hélas, Pedro provoque un véritable massacre parmi la jeune noblesse aztèque, plongeant ainsi la capitale dans le chaos. Et la grande bataille entre Cortès et ses alliés, si peu nombreux, et l’immense armée de Cuitlahuac, le frère de Moctezuma semble inéluctable...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir posé les bases de la conquête de l’empire aztèque par Cortès, voilà Christian Chavassieux et Cédric Fernandez de retour pour un second tome dans lequel est abordée la difficile cohabitation entre les autochtones et les Espagnols. Pour ce faire, l’auteur s’appuie sur de nombreuses recherches historiques et met en avant les tenants et les aboutissants des différentes politiques en place. On découvre ainsi pas mal de scissions au sein de la couronne d’Espagne, mais aussi entre les chefs aztèques qui n’ont pas la même vision sur l’arrivée espagnole. Au-delà des considérations politiques des forces en place, on en apprend plus sur la personnalité de Cortès, tiraillé entre un désir de paix et une volonté irrépressible de conquêtes. En ce qui concerne la partie graphique, Cédric Fernandez a opté pour des traits fins avec beaucoup de détails. Ici aussi, on sent qu’il y a eu pas mal de recherches historiques pour que les dessins collent à la réalité (les costumes, les armes, les bateaux…). De plus, les couleurs chaleureuses permettent de retranscrire la rude atmosphère de l’Amérique du Sud du temps des Aztèques. En définitive, ce Cœur du monde unique, deuxième tome consacré à Cortès, est dans la droite lignée du premier volume et permet de (re)découvrir la vie hors norme de cet explorateur à la personnalité aux multiples facettes.
