L'histoire :
Chercheur botaniste, Charles Ha s’est spécialisé dans les plantes carnivores. Sérieux et concentré sur sa vie professionnelle, il est toutefois un peu plus perturbé dans sa vie sentimentale. Depuis sa séparation d’avec Juliette, ses liaisons galantes se résument à une mouche apprivoisée qu’il a baptisé Audrey (parce qu’elle a de grands yeux, comme Audrey Hepburn). Peu enclin à apprécier la peinture, il accepte toutefois l’invitation d’un collègue à un vernissage. Entre les toasts et les petits fours, il croise une jeune femme brune qui lui tape dans l’œil. Mais a peine l’a-t-il aperçue, que la jeune femme s’est déjà volatilisée. Il fait alors la connaissance d’Aimé Varangéant, un type bizarre avec une tête de reptile. Aimé n’a aucune gène à le faire parler de sa vie privée et surtout, de son ex, Juliette. Toutefois, comme le courrant passe plutôt bien (et qu’il a besoin, somme toute, de parler de Juliette ?) il l’embauche comme assistant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les démons de ce nouveau titre, sont ceux qui traînent dans l’esprit de Charles Ha. Tout ce qui le ramène à son ex, Juliette, prend la forme serpentine d’un démon noir qui l’obsède. De son père qui avoue de manière assez obscène son attirance pour son ex-belle-fille, à son nouvel assistant au nom bien lourd de sens, Aimé « Varangéant ». Ce dernier a d’ailleurs dès le départ l’aspect du serpent noir. Un serpent qui grossit jusqu’à devenir démesuré, en fonction du sentiment de regret et de culpabilité éprouvé par Charles. Le mal-être est omniprésent chez lui, surtout avec cette propension confuse et indécente à ouvrir la porte des toilettes alors que les femmes y trônent. Jean-Luc Cornette (Red River Hotel) et Emmanuel Moynot (Vieux fou) nous font partager de très près cette séance de psychanalyse, s’appuyant sur un dessin simple mais diaboliquement efficace. Ils nous rappellent intelligemment ces moments vécus par chacun, où la vie prend de tels tournants qu’on se sent terriblement coupable d’avoir loupé quelque chose.