L'histoire :
En 2189, le « Glory », un vaisseau gigantesque, quitte la terre. A son bord, 3000 hommes et femmes se préparent à passer 27 jours dans l’espace, endormis dans une capsule, la chambre de stase, en direction de la station balnéaire « Paradis Lunella ». Le vaisseau est piloté par le commandant Sonntag et embarque à son bord le docteur Pastoriaz, ainsi que son fils. Juste avant le décollage, le professeur s’isole avec son fils pour lui confier un secret des plus confidentiels. Avant le décollage, chaque passager est convié à choisir un rêve parmi une liste, afin de passer les 27 prochains jours dans un cocon calme et apaisant. Le professeur choisit pour son fils un programme global de physique, afin qu’il ait toutes les connaissances sur le vaisseau. Ce qui ne ravit pas tellement le jeune garçon... Le vaisseau décolle et s’enfonce dans les profondeurs de l’espace. Or le capitaine Sonntag est réveillé brusquement par deux hommes. A peine capable de se tenir sur ses jambes et ne comprenant pas ce qui se passe, le capitaine avance péniblement dans les méandres des couloirs du « Glory », soutenu par les deux hommes. A l’extérieur du vaisseau, malgré la lumière qui lui brûle les yeux, il découvre avec effroi la carcasse rouillée du vaisseau et une ville de fortune construite à même le flan de l’appareil. Une fois que sa vue s’est habituée à la lumière, il découvre au fond, derrière des remparts, une végétation abondante et hostile, qui ne ressemble pas à la station balnéaire. Tout porte à croire que le vol ne s’est pas passé comme prévu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout commence par un vol de routine depuis la Terre jusqu’à une station balnéaire dans l’espace. L’idée de base est assez standard à nombre scénarios de science-fiction (comme par exemple Le 5ème élément). Mais l’univers d’Exilium est assez loin de l’univers déjanté de Besson, avec ici une ambiance plus proche de l'anticipation que de la SF hard-boiled. De par leurs apparences et leurs styles vestimentaires, les personnages pourraient aisément évoluer dans un récit se déroulant actuellement. C’est certainement un parti-pris des auteurs, mais on aurait peut-être imaginé un univers graphique un peu plus marqué, avec un brin de folie dans le décorum ou le style des personnages. Cependant, une fois arrivé sur Kayenn – petit clin d’œil au fameux bagne de Guyane – le style graphique devient un peu plus intéressant, avec l’omniprésence d’une végétation très agressive. Eric Stalner au dessin, avec son trait plutôt réaliste, nous offre des planches de qualité qui deviennent très intéressantes et mystérieuses, une fois qu'on évolue sur la planète végétale. Malgré la richesse du dessin et l’intrigue relative à la force supérieure Koïos et au capitaine Sonntag (ou « capitaine Dimanche » pour les germanophones), le scénario reste malgré tout classique et mériterait de gagner un peu en mordant sur le prochain épisode. Ce premier opus est néanmoins intéressant. Trop peu d’éléments en ressortent pour le moment qui permettraient de s’attacher ou s’identifier à un personnage en particulier. Le second tome devrait, on l’espère, lancer les hostilités.