L'histoire :
Harry Octane est un grand pilote automobile, aventurier et éternel séducteur. Malheureusement, une course dans les rues d’Italie tourne au drame quand Harry percute violemment une voiture en panne. Résultat des courses : 27 morts dont 7 femmes et 4 enfants qui étaient sur le bas-côté. Dès lors, Harry n’a plus de sponsor et ne peut donc plus courir. De retour au Kentucky, on lui propose une drôle de mission : un riche commanditaire, Mr. Lenventhal, a besoin de ses services pour amener sa fille le plus vite possible en Californie. Il devra donc traverser les Etats-Unis d’est en ouest en un temps record. Ses talents de pilote seront précieux pour cette « aventure ». Désœuvré, Harry accepte le challenge et s’achète le 400 Tri-Power pour parcourir les 3000 kilomètres. Sélène, la fille de Lenventhal, arrive au rendez-vous, mais d’autres personnes sont présentes dans une Ford noire. Harry est suivi et comprend que sa tâche sera certainement plus compliquée que prévu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le nouveau label Plein Gaz de Glénat met d’emblée le turbo, en faisant paraître coup sur coup trois albums sur le thème des grosses cylindrées (Ring, Chapman et le présent Harry Octane). Harry Octane est un polar sur fond de belles voitures, une sorte de road-movie 100% américain. Le thème classique du polar met en scène des personnages bien marqués : le héros est un ex-pilote au grand cœur, Sélène est une fille paumée et droguée, les Italiens dans la Ford noire sont de dangereux mafieux. L’intrigue est elle aussi conventionnelle et sans réelle surprise, prenant la forme d’une course poursuite à la Bullit. Pourtant, le lecteur se laisse prendre au jeu dans cet opus simple mais efficace. Le suspense est bien rendu et l’action est menée tambour-battant. On ne s’ennuie pas une seconde et l’histoire avance à un train d’enfer (normal, me direz-vous). De plus, l’auteur, ancien collaborateur de Jean Graton sur Michel Vaillant, distille habilement ses connaissances automobiles tout au long du récit : marques et références pointues sur la mécanique de voitures racées d’époque se mêlent parfaitement à la course-poursuite. Cette cascade de termes techniques sert plutôt bien l’histoire : la vitesse est le maître-mot de cette BD et la voiture est à la fois le sauveur d’Harry et son tombeau. Le dessin n’est pas en reste et illustre à merveille cette aventure endiablée. Christian Papazoglakis a un trait moderne et précis : les personnages ont beaucoup de vie et d’expressivité, sans compter les mouvements ultra dynamiques des actions. Les couleurs criantes valorisent encore le dessin semi-réaliste nerveux. N’oublions pas les automobiles magnifiquement représentées dans des plans fascinants et des lignes élégantes : le tout bien intégré dans le décor, sans réel artifice. Ce road-movie tragique est convaincant par son savoir faire : un moment court mais agréable.