L'histoire :
Notre monde n’est plus. Le Tragique Millénaire et ses Pluies de Morts ont laissé la place à un Moyen-Âge furieux, mâtiné de technologie primitive et d’étrange magie. C’est en ces temps épiques et sombres qu’on voit tomber les derniers grands états d’Europe sous la coupe implacable de l’Empire Ténébreux. Les Granbretons... Ce nom résonne depuis des décennies dans tous les territoires d’une Europe dévastée. C’est le nom d’un empire cruel dont le monstrueux Roi-Empereur Huon et ses terribles armées imposent une domination sans partage sur le vieux continent grâce à la force d’une science dégénérée. Si le Ténébreux Empire continue d’étendre son pouvoir dans ce monde post-apocalyptique, bientôt nul ne pourra guider les nations d’Europe vers la liberté. De plus, même la puissante cité de Köln, dernier bastion de la résistance contre le Roi-Empereur Huon, vient de céder sous les coups de l’ennemi. Son seigneur, le jeune duc Dorian Hawkmoon, victime d’une infâme manipulation technologique a été emmené dans les noires prisons de Londra. Pourra-t-il continuer le combat dans l’ombre ? Nul ne peut désormais se dresser face au pouvoir totalitaire de la Granbretanne. L’unique espoir réside maintenant dans le royaume isolé de Kamarg, dirigé par le légendaire comte Airain. Ce dernier oppose encore une résistance de principe à l’Empire. Mais pour combien de temps encore ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile d’adapter en bande-dessinée une œuvre aussi dense et bien pensée que la saga de fantasy de Michael Moorcock, Hawkmoon. Visiblement conscients d’une telle gageure, Jérôme Le Gris (adaptation et scénario) et Benoît Dellac, avec la complicité de Didier Poli (tous deux sur la partition visuelle) ont opté pour une mise en place relativement fidèle de l’histoire originelle de Moorcock. C’est au travers d’un récit épique et auréolé d’un mélange de références subtiles, que Hawkmoon reprend la saga du maître en mettant au centre de la narration le thème de la vengeance implacable. Qui plus est, le développement de la psychologie des différents personnages permet de mieux entrevoir les tenants et les aboutissants des jeux de pouvoir dans une Europe dévastée. Ce premier tome réussit donc à mettre en place des d’intrigues bien amenées… En ce qui concerne la partie graphique, les planches de Benoît Dellac et Didier Poli sont bien amenées. Ainsi, les mises en scènes mélangeant la violence du Moyen-Âge et les technologies futuristes sont fluides et permettent par là-même de donner de la force au récit. Au final, même si cette adaptation ne peut reprendre tous les pans de la saga de Michael Moorcock, force est de constater que l’équipe créative a su donner à cette œuvre magistrale un souffle moderne et plutôt fidèle. Voilà le début d’un cycle de fantasy qui s’annonce bien !