L'histoire :
Sous la Renaissance italienne, le sénateur Rembrandt a proposé la dissolution pure et simple des puissantes académies de duellistes. Il lui semble en effet peu civilisé d’avoir recourt à des mercenaires pour régler dans le sang, en une confrontation unique, les litiges commerciaux ou politiques… Pour maintenir leur toute-puissance, les six meilleurs duellistes des deux académies rivales, la Timocrate et la Democrate, se sont donc liguées pour assassiner Rembrandt. Hélas, un piège leur a été tendu par Rembrandt lui-même. Horacio d’Alba, Hermann, Callisto et « la Grise » tuent un leurre et parviennent à fuir. Toutefois, Rembrandt évite soigneusement d’ébruiter la chose : il sait que les armées du Cardinal Rouge n’attendent qu’une étincelle pour faire un putsch, aidé par 30 bâtiments de la marine française, qui mouillent dans un port proche. En fin diplomate, il a l’idée d’essayer de retourner ces forces à son avantage. A la tête de la Timocrate, Silas apprend quant à lui d’une lettre anonyme que Callisto a couché avec Horacio d’Alba. En rage, se sentant trahi, il l’enchaine et la marque du sceau de l’infamie, au fer rouge sur le front. Puis il la bannit à jamais de la Timocrate. Horacio se pose quant à lui beaucoup de questions. Il sait que son propre fils Julius est allié à Rembrandt, à l’origine du piège. Il ne lui en veut pas et se demande même si ce n’est pas lui qui a raison de vouloir l’abolition des duellistes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Attention, en lisant cette chronique, vous pénétrez dans une série à forte dimension épique et politique, du genre costaude et très addictive ! Alliances et trahisons, amour et guerre, civilisation en marche et conflit générationnel… Si vous aimez ces aspects (que l’on retrouve aussi bien dans Star Wars, Game of thrones ou même le théâtre de Racine), n’hésitez pas à vous y intéresser de très près. Ce second tome redémarre au bord du chaos, à plus d’un titre. Sur le plan politique, l’assassinat d’un sénateur influent a raté, mais il faut éviter les remous car des ambitions intestines et un voisin expansionniste n’attendent qu’un prétexte pour putscher. Sur le plan des sentiments, Horacio est tiraillé par plusieurs dilemmes : son fils met tout en œuvre pour détruire son académie, son amante est pestiférée par sa faute… Il semble devoir renoncer aux grands principes qui ont forgé sa personnalité. Il y a de forts relents de tragédie classique dans cette saga scénarisée par Jérôme le Gris, qui remue les tripes et fait bouillir l’intellect. Donc passionnante ! La narration alterne les séquences dialoguées – où se nouent les problématiques – et les passages spectaculaires. L’Armageddon des duellistes incarne à ce titre un climax, duquel déferle ensuite une foultitude de conséquences… qu’on découvrira plus entièrement dans un tome 3 déjà très attendu. Avec son dessin réaliste encré de belle facture, le dessinateur Nicolas Siner est à la hauteur du challenge, en toutes situations, une nouvelle fois sur 62 planches très denses et néanmoins impeccablement rythmées. Série « complète », dotée d’un vrai souffle épique, accessible au grand public et remarquablement équilibrée, Horacio d’Alba est sans doute la plus belle création made in 12bis... aujourd'hui rééditée avec une nouvelle couverture par Glénat, à l'occasion de la parution du tome 3.