L'histoire :
Dans les bureaux de la Robotop, à Falcon City en Arizona, Jacques Ramirez est en train de réaliser un tour de magie incroyable pour la plupart de ses collègues : réparer l’aspirateur AV700 les yeux bandés. Son habileté et son talent de réparateur ne lui valent pas que des éloges. En effet, son supérieur, Sanchez, l’a dans le nez. A quelques heures de quitter son travail et de partir en vacances, il lui demande de jeter un œil au nouveau prototype de la marque qui, sorti d’usine, ne fonctionne pas et doit pourtant être présenté à la presse le lendemain. De plus, il lui demande de réceptionner un livreur au rez-de-chaussée et enfin de préparer la salle pour l’évènement du lendemain. Evidemment, à moins d'y passer une bonne partie de la nuit, les tâches demandées ne sont pas réalisables. Au même moment, un duo insolite de mafieux mexicains se gare sur le parking de l’usine. Les deux compères viennent de parcourir 800 miles pour faire réparer un mixer tombé en panne quelques jours après l’achat. En attendant, dans le hall d’entrée, l’un des mexicains reconnait Ramirez. Quelques minutes plus tard, à la villa d’Hector Rodriguez, le fils d’un des mafieux au mixer, Ramon, annonce la nouvelle au parrain. Ce dernier vient juste d’interrompre une partie de tennis qu’il venait de commencer avec son coach privé, au bout de quelques échanges de balles (au propre comme au figuré…). Ramirez est en ville, il n’y a pas dix milles solutions : Il faut flinguer Ramirez.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et Nicolas Petrimaux sort du bois en mettant dans sa première bande dessinée un cocktail détonnant. Un cartel mexicain, un personnage principal mystérieux, des bolides, des explosions, des femmes fatales, de la dérision et pas mal d’humour : il n’en fallait pas plus pour que l’acte 1 d’Il faut flinguer Ramirez ne soit l’un des titres phares du début de l’été. Issu du monde du jeux vidéo, Nicolas Petrimaux connait les ficelles pour livrer un bon story-board et tenir en haleine le joueur / le lecteur. De plus, le scénario est rempli d’humour. Comme par exemple les dialogues des seconds personnages, comme cette petite femme dans le quartier, qui est très cash avec les forces de l’ordre et sert un café avec une substance illicite ; ou encore les pages de publicités intercalées dans le livre, qui sont un petit régal à lire. En plus de l’histoire principale, une histoire secondaire vient s’enchevêtrer, sans porter atteinte au fil conducteur. Une multitude de clins d’œil sont distillés avec parcimonie dans le récit comme, entre autres, la rencontre de Magnum dans sa Ferrari. Au niveau du dessin, l’album envoie du bois. Dans un trait semi réaliste, les personnages sont très détaillés et plaisants à suivre. Le découpage est très moderne, avec des cases à géométrie variable et parfois enchevêtrée, ce qui donne un beau rendu à l’ensemble. Autre point assez intéressant pour être souligné : quand une case contient plusieurs bulles, ces dernières sont reliées entre elles afin de guider le lecteur dans le sens de lecture sans le perdre. L’album est très dynamique avec beaucoup d’action, d’explosion et de scènes de poursuites en voitures endiablées. Les « gamers » de la série Grand Theft Auto ne seront pas déçus avec la présence d’un mécanisme très connu du jeu, les obstacles placés de façon intéressante dans le virage d’un pont autoroutier dans le but de faire un spectaculaire saut de l’ange motorisé. On se régale avec cet acte 1. Et nous avons bien compris qu’Il faut flinguer Ramirez, certes, mais le plus tard possible M. Petrimaux !