L'histoire :
Les disparus d'Apostrophe : Depuis sa miteuse chambre de bonne, le détective privé nul Jack Palmer regarde l'émission télévisé Apostrophe. Bernard Pivot reçoit ce jour là divers écrivains qui ont écrit, selon leurs différentes sensibilités, sur l'illumination de Paul Claudel pour la foi catholique. L'émission tourne au non-sens avec l'intervention impromptue de Jean-Edern Alien. Le lendemain, Palmer lit dans la presse qu'à l'issue de la retransmission, les 6 invités ont été mystérieusement enlevés ! La mère de l'un des écrivain l'engage alors pour qu'il retrouve son fils...
Le chanteur de Mexico : Jack Palmer est recruté par la présidente de la maison de disques KaiserLe prince de la BD : Le détective Jack Palmer est engagé pour retrouver Moldo, un auteur de BD qui doit donner son accord – ou pas – pour qu'une de ses oeuvres soit adaptée au cinéma...
Le pékinois : La richissime Madame de la Redoute accueille ce jour-là dans sa luxueuse propriété le détective Jack Palmer, pour qu'il retrouve son toutou adoré, un chien pékinois de concours. Les pistes ne manquent pas : dans l'entourage de la mégère, personne ne pouvait saquer cet horrible canidé. Pourtant, à l'insu de son plein gré, l'enquête de Palmer va le mener dans le milieu de l'espionnage militaro-industriel international...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Infiniment plus pathétique qu'Inspecteur Gadget, et pâtissant du charisme d'une huître, Jack Palmer est sans aucun doute le détective le plus nul de toute l'histoire de l'humanité. Prince de la réplique à contre-courant, systématiquement à côté de la plaque, se ruant vers les investigations inutiles, cet anti-héros est outrageusement incompétent, pataud, chétif... et pauvre (sa sale réputation le précède). Néanmoins, le destin facétieux permet souvent aux affaires de se résoudre toutes seules, toujours « à l'insu de son plein gré », souvent à ses dépends. Mais peu importe le manque de charisme, Palmer sert avant tout de faire-valoir à son papa, René Pétillon, pour se moquer des maux de notre société, avec une acuité féroce. En effet, à travers cette série, l'auteur de la célèbre Enquête corse et collaborateur du Canard enchaîné écorche les comportements de nos contemporains depuis déjà plus de 35 ans ! (son détective est né en 1974). Ce recueil estival édité par Glénat réunit 4 enquêtes emblématiques. Curieusement, il s'agit à chaque fois de disparitions à résoudre : des écrivains, une pop-star, un auteur de BD et enfin un chien pékinois servant d'espion. La haute bourgeoisie, le milieu du 9e art, le show-biz ou l'égo des « auteurs », sont donc ici la cible de Pétillon... et il y a toujours un moment, qu'on va appeler climax, où on atteint un niveau de joyeux bazar apocalyptique. Si les biais narratifs semblent parfois un peu surannés (surtout les 2 premières histoires, drôles mais décousues), il est intéressant de voir la ligne graphique de Pétillon tendre d'une forme de ligne claire vers de plus en plus de spontanéité...