L'histoire :
Nous sommes en 1948 et Peter Sichel, ancien de l'OSS (bureau de renseignements américains) est convoqué au consulat de Hollande à Stockholm. Nicolaas Posthumus y dirige un institut de documentation sur la guerre et va tenter de fournir au gouvernement suédois les éléments pour statuer sur la demande de naturalisation de Félix Kersten. Le médecin de Himmler, qui soulageait les douleurs insupportables du Reichsführer, utilisait sa position pour obtenir la libération de prisonniers juifs. Il le faisait en liaison avec les services étrangers, qui lui demandaient d'obtenir toujours plus de son patient. En ce mois de mai 1943, une voiture officielle vient emmener le médecin vers un avion en direction de Munich pour de nouveaux soins. L'Obergruppenführer Ernst Kaltenbrunner, haut responsable du système policier nazi, attend Kersten à l'atterrissage et lui fait comprendre qu'il a compris l'influence qu'il exerçait sur Himmler. Des menaces directes sont proférées, le policier affirme qu'il connait les activités secrètes de Kersten avec les alliés. Mais le médecin prétend tout ignorer de ce qu'on lui reproche. Et lorsqu'il arrive dans la superbe villa du Reichsführer, le dialogue entre les deux hommes reprend. Une relation personnelle atypique entre un médecin et un dangereux homme de pouvoir, presque sur un pied d'égalité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome de clôture complète avec intelligence le portrait de l'incroyable médecin qui a soigné de ses propres mains l'un des hommes les plus dangereux du troisième Reich. Patrice Perna et Fabien Bedouel consacrent une partie de cet album à des dialogues entre les protagonistes de la réhabilitation possible de Kersten, le dessinateur jouant des plans pour donner l'intensité voulue aux échanges autour du bureau dans les locaux de l'ambassade. Les faits d'armes du passé du courageux médecin surgissent au fil de la conversation, et viennent progressivement parachever le portrait de Kersten. L'effet de surprise du premier tome a certes disparu au profit d'un récit plus prévisible, à mesure qu'il approche de la fin de la guerre, mais les auteurs ont conçu quelques scènes mémorables, comme ce dialogue avec Himmler devant l'immense fenêtre de sa villa, sur un paysage de montagne. Une dramatisation sans effet, entièrement portée par la force d'un moment particulièrement bien amené. On apprend beaucoup de choses dans ce second volume, qui met délibérément en scène les véritables protagonistes de l'Histoire. Et dont les séquences particulièrement bien enchaînées captivent jusqu'à la dernière page.
