L'histoire :
La trève vient d'être signée entre les deux fils rivaux du défunt roi d'Alstavik. Victorieux d'un combat truqué contre Sigvald, Rildrig règne avec autorité sur le Royaume depuis plus de dix ans. Alors que la menace extérieure que font peser les Centaures se fait de plus en plus pressante, la jeune sœur des deux guerriers réussit à les convaincre de s'unir pour défendre leur héritage commun. Mais les rancœurs du passé sont tenaces, et Rildrig n'a aucunement l'intention de laisser le champ libre à son rival. Aussi, met-il au point un plan maléfique avec le sorcier Hilmar. Alors que les peuples réunis assurent la veille dans des camps retranchés, attendant une attaque imminente des centaures, ce sont des hommes inconnus qui les suprennent et tuent sans distinction. Après la phase de surprise et de stupéfaction, l'évidence va se faire jour sur les intentions conquérantes de Rildrig, et le rôle trouble que certains de ses proches auraient joué dans ces massacres. Les conditions de l'accord passé avec les Centaures vont refaire surface. Les frustrations secrètes de Rildrig, la haine inextinguible qui oppose les deux frères, tout va concourir à une escalade irrémédiable de la violence. Au cœur d'un monde peuplé de créatures puissantes et sans merci, les habitants du royaume vont subir les conséquences d'une guerre fratricide.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome d'installation qui accrochait grâce au talent du dessinateur chinois Junzhen, cette suite se lit plus simplement, les noms et les visages des personnages étant assimilés. Sylvain Runberg poursuit son récit dans le présent des protagonistes, tout en fournissant des explications de plus en plus complètes, grâce à des flashbacks antérieurs de dix ans. On commence à comprendre l'origine des forces en présence dans ce monde de guerriers, d'une grande force visuelle. La soif de conquête et de pouvoir qui anime chaque camp est bien décrite, notamment le sourd désir de revanche de Sigvald, pourtant présenté comme le plus noble des deux frères. Konungar décrit un monde barbare et sans merci, à peine pondéré par ses personnages féminins un poil caricaturaux. C'est l'exercice de style qui intéresse le talentueux scénariste, la finesse n'étant pas la vertu première parmi ces peuples vikings aux cheveux longs. Il faut revenir sur le choix du dessinateur Junzhen, dont la technique impressionnante a certainement débloqué l'imagination de son scénariste, qui peut visiblement tout lui demander. Pas avare de clichés sur les postures de ses personnages, il parvient néanmoins à créer son propre style à la croisée d'influences multiples, combinant le dynamisme du manga et la puissance de plans larges à la Frank Frazetta. Le tout sous des couleurs absolument superbes. Tout juste pourrait-on lui reprocher une certaine uniformité dans les expressions de ses personnages. Mais pas question d'aller leur dire en face...
