L'histoire :
Le jour de la Saint-Barthélémy, William Shaw est dans les rues de Paris, témoin de la folie des hommes. Un inconnu s'adresse à lui au milieu des cadavres des victimes du massacre, l'encourageant à poursuivre ses voyages, et rassembler autour de lui. Quelques mois plus tard, sur le chantier de la cathédrale de Come, une veuve lui remet une pierre qui viendrait du temple de Salomon, un moment que William ressent comme un passage de relais, et qui le décide à rentrer chez lui, en Ecosse. Malgré sa religion catholique, il réussit à approcher le roi en offrant ses services d'architecte. Jacques VI est encore un très jeune souverain, les comtes protestants craignent qu'il soit influencé par Lennox, un courtisan fraîchement converti à la religion réformée. Dans les luttes de pouvoir et d'influence religieuse, le jeune roi donnera sa confiance à Shaw lorsqu'il aura réellement installé son autorité. Il comprend la vision de l'architecte de regrouper dans des structures spécifiques, au-delà des différences de religion, des hommes prêts à partager des valeurs et des principes, à mettre en avant la fraternité et la solidarité. L'exemple des maçons dont la confrérie a déjà construit autour de son histoire une série de règles et de devoirs le fascine. Il imagine alors qu'il pourrait créer, au delà du métier lui-même, une confrérie qui s'en inspirerait.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour raconter la création de la franc-maçonnerie à la fin du XVIème siècle, les auteurs nous font partager la vie de William Shaw aux côtés du roi d'Ecosse. Ils reprennent les codes légendaires évoqués dans les volumes précédents, notamment la pierre provenant du temple de Salomon. Mais ils construisent un récit essentiellement historique. William Shaw est par ailleurs secrètement amoureux de la reine Anne, dont il est par ailleurs le grand chambellan. Une romance impossible qui donne un fil rouge supplémentaire à cet album, rendant sa lecture moins austère. Les rebondissements autour du pouvoir dans la cour d'Ecosse contribuent également à l'intérêt de ce troisième volume. On s'attend d'ailleurs à ce que le prochain tome colle lui aussi à l'histoire de son temps. Le dessin de Vincent Wagner et les couleurs d'Angélique Cesano sont tout à fait dans l'esprit des séries historiques publiées chez Glénat. Une solide technicité, des jolies alternances de lieux et d'ambiances, mais aucune esbrouffe qui pourrait distraire le lecteur. Le fond du propos est d'établir le lien entre le métier de maçon et ce qui deviendra la franc-maçonnerie, ainsi que la volonté de la confrérie de se positionner au delà des religions. Mission accomplie dans cet album intéressant et instructif.