L'histoire :
Alors qu’ils sont sur le point d’arriver à leur chalet de montagne, et tandis qu’ils traversent dans une forêt, Thomas et Agnès font une embardée dans le fossé pour éviter un homme allongé sur la chaussée. Ils descendent de voiture et se rendent auprès du corps. Ils constatent une puanteur terrible : l’homme est crasseux, épuisé et souffrant de malnutrition, mais vivant. Ils font abstraction de l’odeur, le chargent à bord et lui offrent le gîte. Le lendemain, au réveil, l’homme s’est déjà enfui. Une semaine plus tard, de retour à paris, Thomas reçoit un nouveau dossier d’études. En effet, Thomas Langdon est historien, chargé notamment par le Vatican d’enquêter sur les candidats à la canonisation. Envoyé par un mystérieux commanditaire, le dossier aborde cette fois le « Saint-Scutaire », un homme légendaire qui pourrait potentiellement être canonisé vivant pour la bonne raison qu’il serait immortel. Peu crédule, Thomas est toutefois intrigué par ce dossier, au début. Il fuit ensuite aussitôt l’affaire lorsqu’il s’aperçoit que son mystérieux commanditaire est Dan Brixman, un écrivain de best-sellers ésotériques qui dénigre ouvertement l’Église dans ses romans. Le romancier a néanmoins l’opportunité de confier à Thomax un curieux médaillon antique… Au même moment, dans les montagnes, un groupe de chasseurs mène un hallali impitoyable au fameux vagabond puant. Contre toute attente, alors qu’il est désarmé et a priori vulnérable, l’homme assassine ses assaillants un à un, usant apparemment de quelques pouvoirs psy fort utiles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La vie éternelle est un bon vieux fantasme humain, forcément alléchant. Logique, donc, que cette thématique (déjà à l’origine du Syndrome de Caïn) fasse le cœur de ce nouveau thriller ésotérique, prévu en deux tomes au sein de la collection Loge noire. Le domaine religieux semble d’ailleurs particulièrement apprécié de l’auteur, Laurent Bidot, qui a déjà réalisé des BD sur Padre Pio, le Mont Saint-Michel, et surtout Le linceul (4 tomes dans la même collection). Pour cette mise en bouche, on découvre un héros historien-enquêteur pour le Vatican (comme dans le Missionnaire), un écrivain sulfureux ersatz de Dan Brown et évidemment, le dénommé Scutaire, qui ne fait pas sa petite quarantaine : son âge canonique avoisine les 2000 ans… L’intrigue se concentre alors sur deux axes : la traque impitoyable subie par notre Eternel (quelles en sont les motivations ?) et l’enquête mouvementée de l’historien à son sujet. En dépit d’un sujet excitant par définition et de séquences à haute tension (la traque), la narration n’est pas très fluide… Par moment, on a du mal à appréhender les évènements, puis l’instant d’après on se laisse happer par le suspens assez réaliste et on s’interroge sur les conséquences d’une telle découverte. Côté graphisme, c’est également mi-figue, mi-raisin : certaines cases, certains passages sont très réussis (la séquence d’ouverture), d’autres semblent plus rapidement exécutés, avec des proportions douteuses (dans le labo p.36-37). Tout cela manque un peu de rythme et laisse planer pas mal de zones d’ombres, qui ne demandent qu’à être révélées au cours de la seconde partie du diptyque…