L'histoire :
Dan Brixman, écrivain de thrillers ésotériques à succès, a piqué la curiosité de Thomas Landon, historien spécialiste pour le Vatican des enquêtes sur les candidats à la canonisation. Il lui a laissé entendre qu’un homme dénommé Scutaire vivre aujourd’hui sur terre, âgé de plusieurs centaines, voire milliers, d’années… Selon lui, l’homme aurait jadis déjà été canonisé, ce qui est paradoxal, car la première condition pour être un saint, c’est d’être mort ! Pour preuve, Dan Brixman a confié à Thomas une ampoule reliquaire contenant un sang qui refuse de coaguler. Les analyses effectuées par l’équipe de Thomas révèlent l’origine du métal comme provenant de la grotte de Sacro Speco, un sanctuaire chrétien italien à l’origine d’un ordre monastique. Il s’y rend donc dans les meilleurs délais, ignorant alors que Scutaire s’y trouve justement ! Lui, est venu se confier à un vieux moine aveugle : il est épuisé par la vanité de son existence. Trop de morts, dans son entourage, et pour quoi faire ? Il veut remettre son corps à la science. Mais des hommes épient, près à passer à l’action, dans l’ombre du monastère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Laurent Bidot livre ici la suite et la fin d’un diptyque ésotérique sur le thème piquant de l’immortalité. D’emblée, les choses sont remises à plat, et d’habile manière. Intrigué, tout comme le lecteur, par la personnalité de Scutaire, le héros historien se forge la conviction que ce « Saint immortel » existe bel et bien, tout en redonnant les clés de l’histoire au lecteur. Puis, tous les protagonistes semblent s’être donné rendez-vous en un même lieu, pour le dénouement final. Mais avant cela, Bidot se permet une parenthèse médiévale en couleurs directes, le temps d’un superbe flashback. En sus de cette séquence, les encrages réalistes de Bidot gagnent globalement en qualité, au sein d’un découpage plus dense. On regrettera juste quelques arrière-plans dénués de décors (p.19) et une colorisation parfois sommaire (p.40). Dommage, surtout, que dans le dernier tiers de ce second opus, le suspens jusqu’alors habilement renouvelé, retombe comme un soufflet. En effet, si la réflexion sur le thème de l’immortalité est efficiente, l’intrigue se noie un peu vers la fin dans un regain d’action dispensable pour la cohérence d’ensemble, quoique sans doute nécessaire au rythme. La surprenante dernière case, comme une perche tendue abracadabrante pour une suite improbable, nous abandonne également perplexes…