L'histoire :
En mars 1865, en pleine guerre de sécession américaine, cinq individus des troupes nordistes s’évadent d’un camp de prisonniers de l’armée confédérée, située à Richmond (Virginie), selon une méthode aussi audacieuse que risquée. Ils profitent en effet d’une grosse tempête, qui réduit la visibilité des gardes, pour se faufiler à travers une planche pourrie de la clôture d’enceinte. Dans la cour d’à côté, se trouve une montgolfière d’espionnage, et ils grimpent dans la nacelle ! Ils tranchent les amarres au moment même où l’alerte est donnée… mais c’est trop tard, ils sont emportés par les vents puissants. A bord, se trouvent, Cyrus Smith, ingénieur et capitaine de cavalerie ; Gédéon Spilett, journaliste anti-esclavagiste ; Nab, un ancien esclave noir affranchi ; Bonadventure Pencroff, marin et charpentier ; et la jeune Harbert Brown, orpheline qui se fait passer pour un garçon. Tandis que la tempête les mène pendant 5 jours vers une destination inconnue, ils trouvent un chien sous les couvertures, que son collier baptise Top. Ils s’échouent finalement dans un tumultueux crash sur les récifs bordant un littoral doté d’une luxuriante forêt. Par chance, Gédéon, Nab, Bonadventure, Harbert et Top se réveillent indemnes du choc, sur la plage ou dans la forêt. Mais impossible de retrouver Cyrus. Ils tentent de comprendre où ils ont atterri… et se constituent un campement de fortune dans une grotte haut perchée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publié en 1875, L’île mystérieuse n’est pas le roman le plus séduisant de Jules Verne. Deux personnages secondaires en font un prolongement de 20 000 lieues sous les mers et des Enfants du Capitaine Grant, avec une forte inspiration pour la problématique centrale venue du Robinson Crusoé de Daniel Defoe ou du Robinson suisse de Johann David Wyss. En effet, ici, cinq individus issus de la guerre de sécession s’échouent par mésaventures sur une île inconnue (et fictive) du Pacifique Sud, très éloignée de toute civilisation (entre la Nouvelle Zélande et le Chili, soit au milieu de nulle part). Ils organisent leur survie sur le long terme et font face à des évènements franchement mystérieux… comme si une entité supérieure leur venait régulièrement en aide. Or dans le roman, comme dans cette adaptation fidèle scénarisée par Frédéric Brrémaud, l’explication débarque à la fin de manière aussi expéditive que « facile » (on ne spoilera pas plus). Entre temps, les aventures typiques de toute robinsonnade séduiront toutefois les plus jeunes lecteurs, car il est question de survie, de refuges à construire, de territoire à explorer et d’attaques pirates. Pour cette adaptation d’un classique, Christophe Picaud se cantonne à un dessin très classique, une sorte de ligne claire très lisible, aboutie et appréciable par un large public. La couverture richement ornée de rouge-noir-doré s’inspire logiquement des reliures des fameuses éditions Hetzel qui éditèrent jadis les romans de Jules Verne.
