L'histoire :
A Lille, en 1936, calomnié et traîné dans la boue, 18 mois après sa femme, Roger Salengro se donne la mort. A l’enterrement, l’oraison funèbre du président Leon Blum est claire : il faut tarir la calomnie et en finir avec les colporteurs. En coulisse, Marx Dormoy, nouveau ministre fraîchement nommé à la place de Roger Salengro, fulmine. Il est inconcevable que son ami ne soit pas vengé. Quelques jours après l’enterrement, le ministre convoque le commissaire Mondanel afin de trouver un coupable. Ce dernier, surpris de la demande du ministre, lui rappelle qu’il ne fait pas de politique et que s’il y a coupable, il le mettrait derrière les barreaux. Pour Dormoy, il n’y a aucun doute, la droite est coupable. Quelques jours plus tard, un homme se balade avec son chien Druzhof. Dans la nuit noire parisienne, il n’entend son agresseur qu'au dernier moment lorsque celui-ci l’interpelle, en l’appelant le rouge. A peine le temps de se retourner, la lame est entrée dans son ventre et son chien abattu d’une balle dans la tête. Sur la table d’autopsie, son mentor lui annonce que les munitions retrouvées sont liées à un trafiquant qui a été arrêté à la frontière belge. Lors de l’interrogatoire, il s’est mis à table et a donné deux noms proches d’une organisation secrète que l’on appelle La Cagoule.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Cagoule nous immerge dans la France de la fin des années 30, à l'époque où les gangsters roulent en traction avant et portent un complet trois pièces. Le ministre se lance dans une vendetta et le commissaire se retrouve entre le marteau et l’enclume. Il va devoir marcher sur des œufs pour trouver le coupable. Le scénariste Vincent Brugeas nous plonge dans le Paris d’avant-guerre et dévoile un ou deux personnages très intéressants comme le commissaire Mondanel ou l’ex flic Bonny. Le commissaire nage en eau trouble, entre les témoins qui disparaissent et les pions qui jouent double jeu. Le récit est bien développé et fort intéressant. Au dessin, Damour déroule un style semi-réaliste avec un dessin chargé, mais juste. Les visages des personnages ont un rendu un peu crayonné, ce qui ajoute du détail dans les émotions et les postures. Signalons un petit clin d’œil historique intéressant pour le moins inconnu du grand-public : lors de l’exposition universelle de 1937 à Paris, le pavillon nazi faisait face au pavillon communiste et le surplombait d’une dizaine de mètres afin, déjà, de montrer la puissance du IIIème Reich. Puis deux années plus tard, vous connaissez la chanson... Cet album se place dans une période politique trouble et finalement peu développée en BD. La suite est fortement attendue...
