L'histoire :
L’ancien Capitaine Zvoga et ses hommes sont toujours dans le manoir isolé de la Baronne. Dehors, la tempête bat son plein, mais les esprits s’échauffent à l’intérieur de la bâtisse. En effet, le mari de la Baronne exige avec véhémence que les soldats repartent au plus vite. Or ces derniers rechignent à quitter les lieux, d’autant que le « Doc » s’échine à stabiliser les blessés les plus graves et à soigner les autres. Toutefois, il faudrait rationner la nourriture pour pouvoir nourrir tout le monde dans le manoir. La question est donc de savoir si les blessés peuvent survivre à un rationnement où s’il vaudrait mieux repartir de chez la Baronne pour essayer de regagner les troupes au plus vite. Mais dans un cas comme dans l’autre, il y aura des pertes. Du côté des hommes, la mutinerie commence à gronder. L’idée qu’il ne faut pas rationner les hommes valides commence à germer dans l’esprit de quelques-uns. Du côté des enfants cachés de la Baronne, en plus de la faim qui tenaille les estomacs, l’inquiétude gagne : si les soldats repartent, Irina et Natalia seront obligées de les suivre et de les quitter définitivement. Pour tromper la faim et la peur, les enfants décident de se raconter des histoires, leurs histoires. Le soir, alors que tout le monde dort au sein du manoir, Natalia monte dans les combles pour parler avec la « Dernière Ombre », un mystérieux personnage dont les soldats disent qu’il est la dernière ombre que voient les blessés avant de mourir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome particulièrement réussi qui empruntait ici et là de nombreux éléments au cinéma ibérique (Le Labyrinthe de Pan, L’Orphelinat, L’Échine du Diable...), on attendait avec impatience l’épilogue de La Dernière Ombre et les réponses aux intrigues mises en place. C’est chose faite avec ce dernier volume concocté par Denis-Pierre Filippi. Le scénariste continue sur sa lancée et développe un peu plus avant son intrigue afin de dévoiler tous les secrets de l’étrange personnage masqué, « la Dernière Ombre ». Sur le plan visuel, l’artiste Gaspard Yvan délivre des dessins très travaillés avec de nombreux détails, ce qui renforce le réalisme de l’ensemble. De plus, les couleurs volontairement blafardes et froides collent à merveille aux ambiances hivernales de la première guerre mondiale dans les contrées russes et apportent énormément de plus-value à ce tome 2. Qui plus est, les graphismes permettent une lecture fluide et agréable ! Au final, ce second tome clôt avec brio cette histoire prenante où s’entremêlent folie des hommes, résilience et onirisme. Et même si ce volume est plus basé sur l’action que sur les ambiances, notamment dans les dernières pages, force est de constater que les auteurs ont su ménager leurs effets pour mettre en place un récit équilibré et pêchu !