L'histoire :
Haurel et son père fuient la ville. Son père décide de quitter la ville sans que personne ne comprenne pourquoi. Sur le chemin, leur calèche est attaquée par des brigands, elle bascule dans l’eau et son père ne survit pas. Haurel est retrouvé au bord de l’eau par un homme qui le recueille et l’élève parmi les siens. Un jour, Haurel tombe gravement malade après avoir vu une femme sur le quai, une femme chic avec une ombrelle. Il délire et gémit, ressassant sans cesse les mêmes paroles. Sa famille se questionne mais un vieux leur explique que cette femme est une légende et que seul celui qu’elle choisit la voit. Haurel grandit. Il est désormais adulte. Alors qu’il vient en aide à Hissa (sa sœur adoptive) agressée, il revoit le fantôme de cette femme au bord de l’eau. Elle détourne son attention, et quand il revient sur les lieux, peu de temps après, il retrouve Hissa morte. Il voit encore cette créature, il s’éprend d’elle, il la trouve magnifique et intrigante, il succombe à ses charmes, mais elle le laisse pour mort au sol. Haurel rencontre Ella quelques temps plus tard. Ils se marient et Ella accouchera de Damian leur unique enfant. Mais Haurel est toujours hantée par cette femme envoûtante. Cette créature qui a la main sur sa vie est extrêmement jalouse et décide de qui a le droit de vivre autour de lui. Son comportement change, il devient agressif. Pris d’une folie meurtrière mais juste, Haurel vient en aide aux villageois pour anéantir les brigands qui sévissent et tuent dans la région. Il veut également faire justice et trouver le responsable des meurtres qui touchent uniquement des femmes enceintes. Il va alors faire une bien triste découverte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fabrice Meddour et Alexine nous transportent ici dans un voyage sombre et sanglant. Le polyvalent Meddour dessine et écrit, accompagné d’Alexine a qui l’on doit la série Sorcières. Tout au long de la lecture l’intrigue reste pesante. Le scénario est bien ficelé et le graphisme de Fabrice Meddour, dans un registre aquarellé et sombre, nous plonge dans l’atmosphère idoine. Le lecteur apprend que la mère d’Haurel est morte en couche, mais la question du départ précipité de son père reste entière. Il y a plus de bulles de narration que de dialogues, ce qui rend le récit « glauque », à l’image de la destinée plutôt dramatique d’Haurel. Il y a aussi une dimension érotique dans ce récit. Au fil des pages, on comprend que cette créature est d’une jalousie possessive et dévastatrice. Un détail marque au moment où il est révélé par des protagonistes de l’histoire : c’est le fait qu’Haurel ne touche jamais terre, on sait pourquoi à la lecture, il nous rappelle un certain Mowgli de chez Disney, pour cela et son coté sauvage. Attention tout de même, ce conte fantastique et sanglant aux allures de thriller n’est pas à la portée des plus jeunes.