L'histoire :
1952, Téhéran, le Doktor Hjalmar Schacht retourne à son hôtel. Il séjourne dans la capitale Iranienne en tant que médiateur dans la renégociation de contrats pétroliers avec les Anglais et les Américains. Alors qu’il faisait le récit de sa journée à sa femme Manci par téléphone, quelqu’un frappe à sa porte. Schacht est étonné car il avait demandé que le dîner soit servi dans sa chambre, mais seulement à partir de 19h30. En ouvrant la porte, il est surpris de se retrouver nez à nez avec l’agent Lieber du Mossad, qu’il avait déjà rencontré dans l’avion le ramenant de Tel Aviv. Ce dernier l’informe qu’il doit quitter les lieux dans les plus brefs délais, car un commando de Kidons est sur sa trace pour le capturer et le mener devant un tribunal à Tel-Aviv. Hjalmar ne comprends pas car il n’a plus d’ennemis. Il a été jugé et acquitté à Nuremberg. Il n’a absolument rien à se reprocher. Pour qu’il se décide à partir, l’agent insiste en indiquant qu’Israël souhaite juger les hauts dignitaires nazis qui ont eu, d’après eux, un jugement trop clément au procès. Faisant ses valises rapidement, Schacht se retrouve sur la route qui le mène au village d’Abyaneh environ 300 km plus au Sud de la capitale. Prenant place dans une petite habitation, le Doktor replonge dans ses souvenirs et reprend le fil de son histoire au moment ou le Reichführer le limoge de son poste de ministre de l’économie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les scénaristes Pierre Boisserie et Philippe Guillaume nous livrent la suite et fin de l’histoire du banquier du Reich. Her Doktor Hjalmar Schacht est un homme intelligent et visionnaire dans le monde de l’économie mondiale. Son but ultime est de faire rayonner l’Allemagne comme une puissance économique forte. Les auteurs mettent l’accent sur le parcours politique de l’homme et n’hésitent pas à souligner ses actes de résistances auprès d’un parti qui n’en acceptait aucun. Il a d’ailleurs payé un lourd tribut en osant mettre en doute la stratégie d’invasion du Reich. Le récit est fort intéressant car les auteurs mettent en avant un homme sans occulter sa part d’ombre. La nation Allemande a été jugée lors du procès de Nuremberg ; et force est de constater que, plus de 75 ans après, le jugement est sans appel. Perpétuité. Peut-être que le temps permettra à la jeune génération allemande de ne plus porter ce lourd fardeau, au même titre que les nations colonisatrices ou d’autres supers puissances. D’un point de vue artistique, comme le précédent opus, Cyrille Ternon nous livre un très joli album dans un style réaliste très détaillé. Ainsi, cet album vient clore une série en diptyque offrant un joli coup de projecteur sur un homme méconnu, né dans un pays troublé dont le génie économique n’est plus à démontrer.