L'histoire :
Après quelques heures de route, quelque part dans un petit bourg de Charente, nos amis dessinateur et scénariste arrivent devant ce petit joyau tant convoité : un vieux garage au patronyme de capitale, qui devrait permettre d’alimenter leur futur projet. Le maître des lieux démarre rapidement la visite en les faisant entrer dans cette petite caverne d’Ali Baba pour doux-dingues de l’automobile de collection. Car entre les modèles récents, des vieilles et mythiques guimbardes dorment comme de gros bébés depuis des années. A commencer par cette 404 et puis ce coupé 204 qui appartenait à un gars qui l’avait amené en révision. Le type n’est jamais venu la chercher et il aura fallu 2 ans au garagiste pour qu’il lui remette la main dessus. Au tarif parking que le propriétaire du garage voulait appliquer, l’addition était particulièrement salée. Aussi, à force de blêmir, le pauvre bougre a proposé de lui laisser définitivement le véhicule pour couvrir les frais… Un peu plus loin, il y a également une 4CV : une bonne occasion de raconter aux deux visiteurs comment cette petite mécanique est irrémédiablement associée aux vacances...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Renault 4CV, Panhard Dyna Z, Peugeot 203, R8 Gordini, Jeep, Citroën 2 CV, Traction 11 BL, Simca Aronde P60, Coccinelle Volkswagen et Alpine 1600 S… Ce ne sont pas moins de 10 voitures de légende inscrites au Panthéon des collectionneurs qui offrent leurs courbes et leurs cylindrées au tempo de 10 histoires courtes. Un brin prétexte, les scenarii n’ont d’ailleurs rien de bien pétaradant et servent surtout l’intention d’effeuiller un album de souvenirs avec un poil de nostalgie mécanique. Surtout, ils permettent de faire un bel hommage à des voitures qui étaient populaires à une époque où l’automobile avait une véritable personnalité. Pour le reste, les récits jouent la carte humoristique sans prétention, ébauchent le contexte social avec habilité et usent sans parcimonie de détails mécanico-technique à faire chauffer les pistons des plus passionnés. Ainsi, balayant principalement les 30 glorieuses, l’ensemble respire la France qui se sent mieux. Tout est posé là, dans le miroir brillant des enjoliveurs chromés : les premières vacances, la savoureuse ruralité, les premières aspirations écolo, le Tour de France, l’émancipation féminine et le souvenir d’une guerre qui a inéluctablement marqué les esprits. Des histoires de route Nationale 7, de médecin de campagne, de Larzac, de bandits ou encore de rallye, habilleront donc ces 10 belles carrosseries au rythme d’un dessin rappelant la patte de Franquin. De quoi, incontestablement, combler les vrais amateurs, mais pas forcément convaincre ceux qui n’ont jamais vibré du vilebrequin devant les lignes effilées ou callipyges des « tutures à papa ».
