L'histoire :
L’ancien premier ministre du prince vient d’être élu président de la jeune démocratie parlementaire. Rapidement, l’Autriche doit faire face à l’occupation militaire par le troisième Reich allemand. Bien qu’officiellement il s’agisse d’un protectorat, le peuple vit cela comme une invasion. Le docteur Zaccharia tente alors de rejoindre une organisation secrète pour alimenter une forme de résistance… mais il semble que le vent ait définitivement tourné. Même son fils Mathias, sous influence de ses amis fachos, sombre peu à peu dans la mouvance nazie, multipliant les exactions à l’encontre des juifs. Zaccharia recourt donc à la solution ultime : lui et sa femme Anna escaladent de nuit la façade de la cathédrale afin de pénétrer à l’intérieur de la crypte. Ils exhument alors le tombeau du prince pour récupérer la bague de l’alchimiste. A peine Anna l’a-t-elle passée au doigt, que le petit fantôme lui apparaît, prêt à les guider dans la confection d’un golem. Ils ré-ouvre ensuite le laboratoire d’Helvétius et se mettent à l’œuvre. Ils ignorent encore qu’un médium aussi puissant qu’inquiétant, Werner, vient de s’installer dans la capitale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce cinquième épisode met un terme à ce qui est sans doute la série la plus convaincante sous la bannière Loge noire (une collection de récits « ésotériques »). Le plus scénariste des coloristes, Hubert, confirme plus que jamais ses grands talents de dialoguiste. Il conclue fort convenablement ce thriller politico-historico-occulte, avant de faire le tome de trop ou de sombrer totalement dans les aspects les plus fantasmagoriques du genre. Ce faisant, il insiste plus encore dans un genre de BD connoté « nouvelle vague », en raison surtout de ses associations de dessinateurs (Miss pas touche, la sirène des pompiers…). En effet, le dessinateur Hervé Tanquerelle (qui officiait sur les 3 premiers tomes) a passé le relais au précédent tome à Benjamin Bachelier, dans la continuité d’un dessin stylisé et « moderne ». Avec un trait légèrement moins abouti que celui de son prédécesseur, Bachelier reste néanmoins parfaitement lisible et fluide. Intrigue mêlant pouvoir et occultisme, parabole sur les éternelles dérives de l’Histoire, Le legs de l’alchimiste forme au final une pentalogie humaniste fort intéressante, aux multiples lectures…