L'histoire :
Août 1944. Linette débarque à Carcassonne, fuyant le drame qui l’a touchée en plein cœur. Il y a quelques mois, en effet, les Allemands ont fouillé son village (le Bousquet, à proximité de Carcassonne) pour interpeller des résistants : son père, son jeune frère François et sa sœur Marinette ont alors péri sous les balles des soldats d’Outre-Rhin. Meurtrie, elle décide de faire table rase de ce passé douloureux et souhaite aller de l’avant. Grâce à l’appui de Madame de Maistre, elle devient la secrétaire particulière de Monsieur Joë Bousquet, un écrivain iconoclaste. Il a perdu l’usage de ses jambes à la suite d’une balle perdue atteignant sa colonne vertébrale, sur le front de la Première Guerre Mondiale. Mais, il n’a pas perdu sa verve et son verbe. Il lui dicte ses pensées, ses poèmes, ses articles, ses lettres. La jeune femme est troublée par sa subtilité intellectuelle. Il est subjuguée par sa beauté et sa finesse d’esprit. Peu à peu, une relation d’amitié-amour s’installe entre les deux protagonistes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Glénat/les éditions du Patrimoine revisite l’Histoire de France à travers des histoires originales. La cité de Carcassonne ne pouvait que s’inscrire dans cette louable démarche. Bollée, scénariste de l’excellent Un long destin de sang (entre autres), se sert de la ville fortifiée, inscrite au patrimoine mondiale par l’UNESCO, pour y confronter deux périodes de l’Histoire qui l’ont animé. D’une part, sa période Cathare pendant laquelle, les fameux cathares combattirent les armées du Pape, qui voulaient exterminer ces chrétiens qui pensaient autrement. D’autre part, sa période de Résistance face à l’occupation allemande en 1944. Ce parrallèle « trans-historique » permet à l’auteur de dévoiler tous les aspects de la cité médiévale, à travers cette histoire, qui bien que convenue dans ses rebondissements, se lit agréablement. Au dessin, Luca Malisan s’illustre. Déjà auteur de La Conjuration de Cluny, l’italien utilise son trait expressif avec brio (un grand bravo pour les expressions des visages, toujours très justes). Par moment, on dirait du Chaillet, tant il reproduit avec précision les détails de Carcassonne. Mais il reste quand même beaucoup de travail à Malisan pour égaler le maître du genre. Au final, un album assez classique qui donne envie de (re)découvrir, de plus près, cette cité parfaitement conservée.