L'histoire :
Roger est content car sa mère a décidé de partir à la campagne pour se reposer, en sa compagnie. Pour les accompagner, que des femmes : sa jeune tante, sa sœur d’un an plus vieille et une femme de chambre. Malgré ses 14 ans, le jeune adolescent prend souvent son bain avec sa sœur. Lorsqu’il se retrouve nu devant la gente féminine, un effet étrange se produit dans tout son corps. Alors qu’habituellement, les femmes de la maison essuyaient Roger, elles ne le font désormais plus, à l’exception d’une fois, où sa tante lui suce le sexe, car il se tenait sage. Une autre fois, alors qu’ils s’amusent à jouer à cache-cache avec sa sœur dans le château de campagne, les deux enfants se mettent à comparer leur anatomie. Berthe rapporte même à Roger que leur tante a déclaré à leur mère que le membre du petit garçon la mettait en appétit. La jeune fille avoue même à son petit frère qu’elle et leur tante adorent s’amuser en se caressant le sexe et utilisent parfois aussi leurs pouces. Devant la tentation, Roger ne sait plus où donner de la tête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Poète majeur et écrivain français, Guillaume Apollinaire a longtemps mis l’érotisme au sein de son œuvre littéraire. L’une de ses nouvelles les plus célèbres est sans conteste Les exploits d’un jeune Don Juan. Elle raconte comment Roger, un jeune garçon de 14 ans, découvre les plaisirs de la chair au milieu de nombreuses femmes. A l’époque où la bande dessinée érotico-porno-coquine n’en était qu’à ses balbutiements, Georges Pichard, après sa Blanche épiphanie, s’attelait à l’adaptation de l’ouvrage explicite d’Apollinaire. Le voilà qui ressort aujourd’hui, dans la collection Mille feuilles de Glénat. Cet album divisera certainement nombre de lecteurs. D’un côté, les amateurs purs et durs des vers de la nouvelle originelle, apprécieront sans doute l’effort consenti par Pichard, à essayer de rendre palpable la grivoiserie d’Apollinaire. De l’autre, le lecteur lambda n’adhèrera probablement pas à une narration chaotique et à un dessin d’autrefois. Certes, Georges Pichard était un bon dessinateur, dont le style rappelait légèrement Robert Crumb. Son trait apparaît néanmoins bien désuet à l’heure actuelle. Pire : les femmes souvent nues (quasiment tout le temps) devraient théoriquement provoquer un début d’émoi chez la gente masculine… mais il n’en est rien. Cette adaptation ne s’interdit pas les passages provocateurs de l’époque, comme la maïeusophilie (l’attirance sexuelle pour les femmes enceintes) ou l’inceste. Il se destine donc évidemment à un lectorat plus qu’averti. Une réédition ayant peu d’intérêt.
