L'histoire :
Suite à l'assassinat de sa fiancée Mary, l'écrivain Gary Simon part enquêter à Cuba sur ses origines familiales troubles. Il y est accueilli par Maria, une gracieuse danseuse et escort-girl qui lui servira de guide, dénichée par l'agence matrimoniale Aphrodite. Sur le port de la Havane, il rencontre également un vieil artiste que tout le monde appelle « Papa », et qui passe son temps à dessiner. Le soir venu, prétextant être étourdi par l'alcool, il avoue à voix haute être venu chercher ici le « maître du hasard »... ce qui met en alerte bien des oreilles attentives. Puis quelques jours plus tard, il se rend avec Maria et Papa sur le bateau-casino de la mafia américaine. Pendant ce temps, à New-York, Lenni et Mona, gérantes de l'agence matrimoniale, sont contactées par Mr Harrah, un riche client qui cherche juste une femme pleine de charme. Puis à la demande du policier Trick, elles retournent au Waldorf Hôtel où l'on a découvert un passage secret sous le plancher. En y descendant, elles découvrent que John et Ava Beale se sont planqués dans cette cache souterraine suite à l'agression de Soeur Assunta et de Captain Willy, en attendant que les choses se tassent. Très en colère, l'impulsive Lenni se rend elle aussi à la Havane...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pas de fumée sans jeux reprend la suite directe du précédent tome d'exposition des Filles d'Aphrodite, étoffant et complexifiant plus encore une intrigue particulièrement tarabiscotée (mais pas inintéressante). Si on tentait de faire un pitch simple, ça donnerait peut-être : une orpheline qui tient une agence matrimoniale découvre que sa jumelle a été assassinée par les membres d'une secte adoratrice de la chance, dont sa mère fait partie, tandis que son père, un artiste-peintre vivant à Cuba, a lui aussi d'ancien liens avec le gourou de cette secte. Or une fois qu'on a dit cela, on a tout juste compris le contexte global... mais ni les motivations entrecroisées des nombreux protagonistes, ni leurs enjeux familiaux et politiques. Ces aspects se montrent autrement plus difficile à cerner à travers la narration « décalée » de la scénariste Corinne Jamar, pas tout à fait limpide. Au moins, les gros amateurs de polars pourront-ils relire cette enquête plusieurs fois pour en cerner tous les détails et les nombreux non-dits. Car qui dit décalé ne dit pas forcément incohérent... N'en déplaise à vos méninges, l'ambiance polar est prégnante à travers le dessin d'André Taymans, qui aura consacré sa carrière à ce registre (cf. Caroline Baldwin ou la Fugitive, dont on trouve ici de vagues prémices). A suivre dans un troisième et dernier opus qui, espérons-le, permettra de tout comprendre ?