L'histoire :
Quand Iker, un jeune égyptien apprenti scribe, revient à lui, il est attaché au mat d’une embarcation pirate. Le capitaine lui annonce qu’il servira d’offrande aux dieux, lorsque la météo viendra à gâcher leur périple. Lorsque la tempête éclate, le capitaine n’a pas le temps de lever son glaive qu’une lame de fond fracasse le navire. Iker revient à lui, allongé sur la grève d’un îlot désert. Il y trouve des baies, se nourrit de poissons puis s’endort. A son réveil, de curieuses caisses flottent sur le rivage avec, à l’intérieur, des flocons de parfum. La marée se met alors à engloutir l’île et Iker ne doit son salut qu’au passage d’un navire. Une nouvelle fois, le jeune scribe est maltraité durant son voyage. Ramené à terre, il est laissé pour mort dans le désert. Retrouvé puis questionné sur « le Rapide », la première embarcation sur laquelle il a vogué, il finit par être autorisé à rentrer dans son village de Médamoud. Il y apprend que son maître est mort. Il est alors embauché par un riche fermier et se fait courtiser par sa fille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maryse et Jean-François Charles signent ici l’adaptation en BD du roman éponyme de Christian Jacq. Prévu pour s’étaler sur 8 albums, le récit est fidèle au best-seller (le romancier himself le confirme !), ce qui était a priori une véritable gageure ! Nous suivons dès lors plusieurs fils narratifs diffus. Le principal nous livre les mésaventures du jeune Iker (physiquement, le sosie d’Enak dans Alix, sans la jupette bleue), d’une linéarité déconcertante, avec moult ellipses un peu confuses. Il faut dire que, par contraste avec une série comme Alix qui s’appuie sur de nombreux encadrés descriptifs, Maryse et JF Charles ont pris le partie de s’affranchir au maximum de l’appuie d’une voix off, ce qui n’aide pas à la compréhension de l’intrigue. D’un autre côté, le pharaon Sesostris s’inquiète de la santé de l’Acacia sacré d’Osiris : sa décrépitude n’annonce rien de bon… Enfin, un mystérieux et puissant mage, l’annonciateur, rassemble une armée de brigands et s’apprête visiblement à défier l’autorité règnante. Bref, il faut avoir lu le roman pour savoir où ces mystères – moyennement palpitants pour le moment – vont nous emmener. Etonnamment, le dessin est confié à Benoît Roels, l’auteur complet du polar Bleu lézard, qui change donc radicalement d’univers. Sans révolutionner le genre, Roels livre un dessin réaliste de fort bonne facture, reproduisant l’Egypte antique de manière très documentée et donc plutôt didactique. A réserver aux amateurs d’Egyptologie…