L'histoire :
Le commandant en retraite Jean Guillemain fait un aller-retour à Londres. Il est chargé d’une mission : contacter le mouvement résistant des giraudistes, composé d’anciens vichystes, pour créer les conditions de l’unité nationale à la fin de la guerre. A son retour, Guillemain confie au commissaire Peretti la mission de rencontrer le chef des giraudistes, dont le nom de code est Féval. Au commissariat, Lacaze s’ennuie, avec des affaires d’atteintes aux bonnes mœurs. La nuit, il fait chanter un indic qui s’occupe de marché noir, et améliore l’ordinaire, tout en le cachant à son épouse… Rien de très grave. Peretti, lui, reçoit quelques jours plus tard l’adresse du contact giraudiste qu’il doit rencontrer. Il se rend dans une maison de campagne, mais il est choqué quand il se rend compte que son contact n’est autre que Trézelles, l’industriel véreux, affairiste et pétainiste, qui a dénoncé sa compagne au début de l’occupation. Quand Trézelles le provoque, Peretti lui donne une raclée et s’en va, chamboulé. Mais le lendemain, on apprend que l’industriel est mort. Peretti est chargé de l’enquête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette dernière enquête sous l’occupation, le commissaire Peretti est dans de beaux draps. Chargé de faire le lien entre la résistance légitime et la résistance ex-vichyste qui a senti le vent tourner, il bat le chef des giraudistes. Pire : alors qu’il l’a laissé dans un sale état, mais vivant, on le retrouve mort le lendemain. Il est chargé de l’enquête, mais les soupçons vont bientôt se retourner contre lui, car il a été vu dans la forêt voisine, et qu’il a un mobile : la déportation de sa compagne, dénoncée par la victime (ça fait bizarre d’écrire victime pour ce qui est en fait une pourriture). Comme d’habitude, serait-on tenté de dire, le scénario est ficelé aux petits oignons. Richelle nous embarque dans cette enquête sous haute pression. La résistance, la collaboration, la vie sous l’occupation, le marché noir, tout est passé à la moulinette de la bassesse humaine, ou tout simplement du besoin de sauver sa peau. Certains y arrivent toujours mieux… Et ses seconds rôles sont encore excellents, notamment son inspecteur Lacaze, d’une humanité à toute épreuve, mais d’une fidélité surhumaine… Le duo Wachs- Boccato continue de tourner à plein, avec un magnifique dessin semi réaliste pour le premier, découpé parfaitement, avec des cadrages divers et passionnants, et des couleurs légèrement patinées et toujours parfaitement à propos pour la seconde. Une nouvelle belle réussite pour le dernier tome de la série, qui finit… vous verrez.
