L'histoire :
Alors qu'il n'avait que 10 ans à la mort de son père, Jean-Baptiste a finalement pris sa succession au poste de bourreau de Paris. Le jeune homme se distingue par son désintérêt pour ce travail, et une forme d'indifférence à la présence de l'amateur de souffrances lors de chaque exécution. Car l'homme mystérieux qui puise son énergie vitale dans le spectacle des mises à mort est toujours là. Il traverse les générations sans que l'âge ait une prise sur lui, et tient sous sa coupe les puissants, en leur fournissant un soi-disant élixir de jouvence. Alors qu'il a commencé à s'acquitter de sa tâche avec professionnalisme, mais sans passion, Jean-Baptiste va déclarer une maladie imprévue qui va paralyser une partie de ses membres. Il sera temporairement remplacé par François Prudhomme, car son propre fils est encore trop jeune pour prendre la charge. Pendant cette période d'absence de l'échafaud, il va réfléchir à sa condition, et décider de ne pas déclarer sa guérison lorsqu'elle survient. De manière anonyme, il va parcourir la France pour recueillir des informations sur l'amateur de souffrances, et revenir à Paris avec un plan inédit. Un attaque se prépare qui va changer la donne.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce deuxième volume, lui aussi découpé en deux épisodes, les auteurs continuent de traverser les époques au sein d'une famille de bourreaux qui a réellement existé. En injectant dans l'histoire le personnage diabolique de l'amateur de souffrances, ils donnent progressivement une tournure maléfique à de grands évènements de l'Histoire. Le mystérieux homme qui rajeunit à chaque fois qu'il voit quelqu'un souffrir serait le manipulateur de quelques criminels célèbres. C'est d'ailleurs une des raisons qui fait que cette histoire ne trouve pas sa densité, le lecteur ne sachant pas si c'est l'histoire de la famille qui va compter le plus, ou la relecture de la révolution française. Boris Beuzelin donne, cela dit, une belle noirceur à ses personnages, dont les gueules semi-réalistes creusées d'ombres ont un vrai impact sur l'ambiance du récit. Les surprises ne manquent pas, mais la fuite dans le temps avec, à chaque épisode, un nouveau descendant qui devient bourreau à son tour, rend l'immersion un peu difficile. Il faut toutefois reconnaître que Patrick Mallet a eu ici une idée de scénario très originale, et que le choix de son dessinateur est tout à fait approprié. Les deux forment un duo efficace pour une histoire expressive à la mise en scène percutante.
