L'histoire :
Louis la Guigne : Sorti de l’enfer de la Grande Guerre en ayant profité de quelques années de rabiot à Cayenne pour insubordination, Ferchot, dit Louis la Guigne regagne Paname. Lors de son séjour en Guyanne, il a appris le décès de sa pauvre mère. En se rendant sur sa tombe, il fait connaissance d’un notaire qui lui apprend que sa mère est morte dans la misère à cause des exactions du puissant Marcillac…
Moulin Rouge : Alors qu’il vient de terminer une dure journée de travail à l’usine et qu’il regagne son domicile, Louis Ferchot, se retrouve nez à nez avec un vieil homme titubant. L’homme s’écroule bientôt dans ses bras, un poignard planté dans le dos. Ferchot est persuadé qu’il va devenir le coupable idéal. Aussi prend-il la fuite en ayant pris soin de recueillir les dernières paroles du vieillard le mettant sur la piste du Moulin Rouge et de Nadia…
Un automne à Berlin : Alors que l’armée française occupe la Ruhr, en raison des retards pris par la république Allemande pour payer ses dettes, Louis Ferchot fait route vers Berlin. Il souhaite rencontrer Osbach, un élève de Freud, pour tenter de rendre à Nadia la raison. Dans un café, il fait connaissance d’Hoffman, un curieux directeur de cirque qui lui propose la caravane de sa troupe pour l’accompagner. Mais l’homme est il vraiment celui qu’il prétend ?
Le jour des faucons et L’escouade pourpre complètent cette première partie d’intégrale.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Héros emblématique de Frank Giroud, qui lui a consacré quelques 21 albums (dont 8 entre 1998 et 2005, dans une préquelle intitulée Louis Ferchot), Louis la Guigne tente, en intégrale petit format, de nous apprivoiser. Pour ce faire, ces 5 premiers tomes (parus entre 1982 et 1987) nous immergent de 1921 à 1924 entre France, Allemagne et Italie, pour suivre quelques péripéties de ce malchanceux. Pour notre scénariste passionné d’Histoire, c’est évidemment le contexte socio-historique qui sert amplement de théâtre à ces petites intrigues. Énigmes policières, coulisses de l’histoire, romances, parfum de révolte, de scandale et dépaysement, s’entrelacent alors autour de notre pauvre Ferchot, toujours présent là où il ne faut pas. Son surnom lui vient, entre autre, du fait que la mobilisation générale de 1914 à été proclamée le jour même où il devait être libéré de ses obligations militaires. On voyage, ainsi, plutôt agréablement dans cet entre-deux-guerres. Mais plus du coté, prémices de la 2nde guerre mondiale, que du coté années folles, champagne et flonflons. Sans être ennuyeux, les différents récits (qui peuvent être lus de manière indépendante) manquent cruellement de relief, malgré les velléités des scenarii à faire rebondir l’action, à chercher le parfum d’aventure, à créer un embryon de suspens pour tisonner notre intérêt. Le personnage central, par exemple, a un peu de mal à s’accaparer notre attachement. Peut-être plus simplement faudrait-il dire que la série a mal vieilli. Le dessin de Jean-Paul Dethorey (sa disparation mettra un terme à la série) remplit parfaitement son office. Et malgré, là aussi, une colorisation particulièrement « datée », on sent la perpétuelle envie du dessinateur de donner rythme et dynamisme au récit.