L'histoire :
Nous retrouvons ici Mafalda, un personnage incontournable et intemporel. Petite fille impertinene, elle déteste la soupe, n'hésite pas à tenir tête aux adultes et se questionne sans cesse sur les injustices du monde. D'abord constamment en colère face à l'absurdité qu'elle perçoit autour d'elle, Mafalda s’adoucit peu à peu, concentrant son énergie sur ce qu’elle chérit le plus : son globe terrestre, symbole de ses préoccupations universelles. Elle vit avec son père, passionné de jardinage, et sa mère, qui s'obstine chaque soir à lui faire manger de la soupe. Peu à peu, Mafalda est entourée d'amis aussi singuliers qu’attachants : Felipe, le rêveur à grandes dents ; Manolito, le mini-capitaliste à la tête de brosse ; Susanita, la pseudo-bourgeoise qui se rêve mère au foyer ; Miguelito, centré sur lui-même ; Guille, son petit frère encore plus impertinent qu'elle ; et enfin Liberté, la dernière arrivée. Ensemble, ils forment un groupe haut en couleur, véritable miroir de la société et de son actualité. Mais pour comprendre Mafalda, il faut d'abord évoquer son « papa » : Quino. Car c’est dans le quartier de San Telmo, à Buenos Aires – celui où a grandi l’auteur – que prennent vie ces personnages universels, reflet d’un monde vu à travers les yeux d’une enfant en quête de sens.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette intégrale de Mafalda est bien plus qu’un recueil des aventures de la célèbre petite fille. Elle plonge au cœur du contexte politique et social des années 60 et 70, en Argentine et dans le monde, mettant en lumière la portée universelle et intemporelle des réflexions de Mafalda et de ses amis. L’ouvrage se distingue par sa richesse, notamment grâce à l’ajout de 37 strips inédits, écartés à l’époque par Quino car trop liés à un contexte spécifique. Ainsi que des dessins hommages de dessinateur français (pour la plupart de mauvais goût) et les diverses apparitions de Mafalda dans des supports de communication. Au fil des pages, on suit l’évolution des personnages, mais aussi celle du style graphique de Quino : les traits s’affinent et les décors s’enrichissent. Les interactions entre les personnages, tout comme leurs dialogues souvent philosophiques, restent un miroir acéré des préoccupations de l’époque. L’intégrale inclut également les croquis, réflexions et ajouts de dernière minute que Quino griffonnait dans les marges du journal pour ajuster ses strips à l’actualité. En fin d’ouvrage, les notes écrites par Quino lors des cinq dernières semaines de publication traduisent une certaine lassitude face au processus créatif et à l’engagement constant que nécessitait Mafalda. Ces adieux sobres marquent la fin d’une aventure autant artistique que sociale.