L'histoire :
Le smartphone réveille Daphné très en retard. Elle a une fichue gueule de bois, après être rentrée tard de boîte de nuit. Elle avale un Doli-Crâne et file sous la douche en essayant de rassembler ses souvenirs... très flous. Elle se souvient avoir beaucoup dansé, avoir clairement trop bu, avoir avalé une ecstasy de forme suspecte, avoir été proche de conclure avec un mec... Houla, elle vérifie vite n'avoir rien envoyé de grave par messagerie. Ouf. Elle hésite à confirmer le rencard à ce nouveau crush. Elle remet ça à plus tard, car il lui faut vite se rendre au boulot. Elle enfile des fringues et quitte son appartement. Tandis qu'elle effectue le trajet vers sa boîte, en sus de cette nausée qui n'arrive pas à passer, bien des choses lui semblent cependant bizarres. En effet, la plupart des éléments sur lesquels elle porte son regard semblent prendre des formes sexuelles. Un bête arbre public se transforme en verge géante. Une discussion entre mamies dans le bus se mue en séance masturbatoire glauque... Au départ, elle ne comprend pas. Est-ce la réalité ou son imagination qui lui joue des tours ? Que lui arrive t-il ? Le pire est à venir, lorsqu'elle arrive enfin dans la salle de réunion où se tient une séance de brainstorming en compagnie de tous ses collègues...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand une jeune femme se retrouve la proie involontaire d'une drogue qui mue la réalité vers les pires fantasmes pornographiques... Tel est le pitch de départ de cet album rigolo et érotique réalisé par un trio d'autrices, qui prouvent que les hommes n'ont pas le monopole de l'obsession sexuelle. L'album est édité au sein de la collection Porn'pop de Glénat, donc évidemment parrainé par l'ex-hardeuse Katsuni – alias Céline Tran dans la vraie vie. Celle-ci reconnaît en préface qu'elle n'a pas besoin de drogue pour traduire le quotidien sous le prisme de la sexualité débridée... Et donc que cette mésaventure vécue par l'héroïne Daphné n'est pas si fantasque que ça. Dans son scénario, Clothilde Bruneau multiplie astucieusement les séquences imaginées et imagées, en variant les contextes et les plaisirs. Daphné voit réellement des bites, des vulves et des nichons partout, ce qui accorde à Isa Python le droit de se lâcher sans scrupule dans le registre. Elle dessine le résultat de cette imagination exacerbée avec un talent semi-réaliste certain et un plaisir ostensible pour les positions acrobatiques (certaines scènes sur doubles planches valent le détour). Enfin, la coloriste Scarlett Smulkowski se frotte (pour la première fois ?) au registre érotique et on imagine qu'elle s'est elle aussi bien amusée avec son pinceau...
