L'histoire :
A Los Angeles, le 9 août 1969 à l’aube, Charles Manson et son amie Charlie se rendent à une luxueuse propriété habitée par quelques stars hollywoodiennes, au 10050 Cielo drive. Une voiture est garée dans l’allée, fenêtres ouvertes. A l’intérieur, un macchabée dans un bain de sang… ce qui n’étonne pas vraiment le couple. Manson pénètre à l’intérieur de la maison et découvre avec une forme de jubilation mêlée d’admiration, une véritable boucherie, fraîche de la nuit même. Quatre corps mutilés et écorchés gisent dans le salon. Manson et Charlie s’emploient alors à nettoyer quelques traces et repartent en laissant la scène de crime telle quelle. Ils rejoignent leur groupe de hippies illuminés, auto-baptisé la « Famille » au Spahn Ranch. Ils félicitent alors ces derniers pour leurs exactions festives de la nuit… Un peu plus tard, une femme de ménage découvre l’horreur et avertit la police. Aussitôt, les policiers embarquent le jeune gardien de la propriété, pour interrogatoire. Ce dernier n’a rien vu, hormis des jeunes filles qui criaient et couraient au bord la piscine. Rien d’extraordinaire en somme, chez des jeunes gens habitués à faire la fête chaque nuit. Les victimes sont rapidement identifiées. Parmi elles, se trouve Sharon Tate, actrice en vogue et compagne du réalisateur polonais Roman Polanski. Le journaliste du LA Times en charge de l’affaire s’adjoint les services d’un petit stagiaire d’origine chilienne, Eduardo Chavez. Côté police, le FBI préconise de mettre cette folie sur le dos des communistes… Tous ignorent encore qu’un dénommé Steeve McQueen, qui devait être de la soirée, va sombrer dans une paranoïa aigue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette série nous propose de revenir sur l’histoire vraie de l’un des serial-killers les plus abominables de l’Histoire : Charles Manson. Si vous rêviez d’apprendre les détails croustillants sur ces crimes perpétrés il y a près de 40 ans, c’est loupé… Le récit se déroule ici le temps d’une journée : il débute juste après le célèbre carnage, jusqu’au second double meurtre d’un riche couple, perpétré par « la Famille » le lendemain. Entre deux, le récit focalise sur la mentalité des protagonistes et des policiers, resituant tantôt vaguement les causes, tantôt le contexte de l‘époque. On suit d’un côté, les membres de « la Famille », drogués jusqu’à la moelle, humainement totalement déconnectés. Leurs activités de groupe s’alternent en 3 temps : baiser, chanter Jésus et s’amuser comme des petits fous à trucider des gens. De l’autre, les policiers en charge de l’affaire ne font pas trop de zèle : de toutes façons, il est socialement préconisé d’impliquer les communistes pour mieux modeler les mentalités. Bizarrement, l’orientation narrative empruntée par le scénariste Cédric Rassat se concentre sur l’appréhension du dossier par un stagiaire journaliste fictif… occultant dès lors moult aspects intéressants de l’affaire. Par exemple, l’album effleure juste la mouvance apocalyptique de la secte et la démarche profondément raciste du personnage (il voulait que les crimes soient imputés aux noirs). De même, jamais il n’est expliqué clairement l’originalité de ce serial killer, qui n’est qu’instigateur de crimes qu’il n’a pas lui-même commis. Le dessinateur Paolo Bisi livre quand à lui des encrages réalistes précis et rigoureux, qui ont le seul tord de manquer un peu de personnalité. La personnalité du gourou tueur demeure sibylline alors que cet assassin hors-pair (toujours en vie aujourd’hui !) a notamment inspiré nombre de groupes rock : Les beatles, Ozzy Osbourne, Guns’n roses… Nine inch nails a même enregistré un album dans la maison du meurtre de Sharon Tate, et Marilyn Manson s’est ainsi baptisé en référence au gourou. Il paraîtrait judicieux qu’un second volet apporte moult éclaircissements sur la psychologie d’un Manson pour le moment très discret…