L'histoire :
Beaucoup de gens ont un animal de compagnie : chats, chiens, poissons rouges, serpents pour les plus originaux ou chauve-souris quand on est gothique comme la baby-sitter. Arthur, lui, a un yéti, Grompf, c'est à dire une créature hominidée imposante, dotée d'une force herculéenne et d'une propension à boucher l'aspirateur familial en perdant ses poils au printemps. Mis à part ça, Grompf est gentil (sauf le matin au réveil) et même très serviable. Notamment, lui et Arthur acceptent de garder les canaris domestiques de Madame Bichon, la mémé du bout de la rue, qui n'y voit plus très bien (elle croit que Grompf est Arthur). Cependant, Grompf a un coeur gros comme ça et il ne supporte pas de voir les petits oiseaux enfermés dans une cage. Dans un élan de générosité, il les libère donc... Réalisant cela, Arthur l'oblige à leur courir après pour les récupérer. Grompf se lance donc dans une traque infernale : il aperçoit les canaris dans le jardin de Nathalie, la petite fiancée d'Arthur. Grompf intervient alors juste à temps pour empêcher la chatte de Nathalie d'attaquer les oiseaux : il lui file une grosse torgnole qui envoie le félin valdinguer et s'incruster dans le mur de la maison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Entre deux Mamette, Nob (alias Bruno Chevrier) livre un 6e recueil de sketchs jouant sur la carrure et la puissance d'un animal de compagnie pas comme les autres : Grompf le gentil yéti. L'une des thématiques embrassées par l'auteur se concentre justement cette fois sur les animaux domestiques et notamment ceux de la vieille Madame Bichon. Grompf court après ses canaris et promène son minable petit Yorkshire, appelé Barracuda... Le running-gag qui en découle rappellera aux amateurs les gags cultes d'Un poisson nommé Wanda. Deux histoires longues (de 10 et 6 pages) prennent également pour cadre une visite au musée (Grompf joue avec une momie et se prend d'affection pour l'homme de Néandertal, son sosie), puis l'envie du paternel de créer le buzz sur Internet en réalisant un faux film amateur. Le reste de l'album recueille classiquement les historiettes de gags en deux planches pré-publiés dans le magazine D-Lire. Le titre de ce 6e opus, assez rigolo, ne concerne quant à lui qu'un seul gag (et encore, il s'agit de judo). Le contexte est décidément riche en potentiel ; Nob possède toujours la bonne méthode, le coup de crayon caricatural, empli de spontanéité, et le sens du gag (ahah la tronche du chat tout ratatiné-incrusté dans la pelouse, après le plongeon de Grompf !). Logique que la série obtienne son plein rendement zygomatique chez les 8-12ans...