L'histoire :
Nassi a pas mal de problèmes à l’école car des grands l’embêtent et le frappent régulièrement. Son copain Eddy lui conseille de faire de la boxe avec lui. Mais l’entraîneur connaît bien le pépé de Moussa et sa mère serait furieuse de savoir qu’il fait de la boxe. De retour chez lui, il apprend que sa maman, la jeune Sophie, a obtenu un poste dans un secrétariat. Elle est toute heureuse de fêter cet évènement. Monsieur Belkacem en profite pour lui demander si son petit-fils peut faire de la boxe... mais Sophie est contre. Le lendemain, Nas est à nouveau embêté à la cour de récré. Un des grands en profite pour le frapper au visage car Nas aurait osé le regarder. Pendant ce temps, Sophie fait sa première journée de travail, mais son patron ne la ménage pas. Elle est obligée de rester travailler tard, tandis que son patron lui fait de discrètes avances. Nas rentre chez lui avec un œil au beurre noir. Il fait croire qu’il est tombé des escaliers mais le mensonge ne fonctionne pas sur le grand-père. Ce dernier décide d’amener Nas dans le boxing-club pour qu’il apprenne le sport de combat. Nas est tout heureux, mais il ne se doute pas de la tâche qui l’attend. En effet, le coach Moussa est impitoyable et très sévère avec lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peu avant la rentrée des classes, voici un récit sur les soucis d’un jeune adolescent à s’intégrer dans une école. Le petit Nas se prend régulièrement des coups et ronge son frein. Fasciné par la boxe, il va plonger dans le noble art pour se donner confiance en lui. Cet album jeunesse est de qualité et intelligent. Beaucoup pourront s’identifier au petit Nassi, d’autant que son environnement est très familier. Ismaël Mezziane a l’art de mettre en scène le quotidien et les petits faits d’une vie tranquille. Ainsi, on voit les vieillards discuter à bâtons rompus sur un banc, tandis que le tonton prépare avec difficulté son concours. Que dire également de Sophie, la maman de Nas, touchée par le chômage ? Elle finit par trouver un emploi mais son patron abuse de sa gentillesse. Tout ce petit monde gravitant autour de notre jeune apporte beaucoup de fraîcheur à l’ensemble et multiplie les intrigues. Mezziane soigne la psychologie de ses personnages, chacun a une personnalité bien marquée mais attachante : le sage et rusé pépé, la dynamique Sophie, le solitaire tonton… Le plus charismatique reste le terrible Moussa qui est finalement plus sensible qu’il n’y paraît. L’humanisme ressort de chacune des pages et le tout finit de la plus belle des manières, comme dans un conte de fées. Les personnages ont des valeurs et du cœur. Paradoxalement, la boxe va leur permettre de cristalliser leurs émotions. La légèreté et la bonhomie du récit sont bien incarnées par un dessin rond et agréable. On se croirait dans les planches de Bidouille et Violette avec un dessin désuet et faussement enfantin. Une série agréable, qui ne mange pas de pain, tout en en distribuant quelques uns…