L'histoire :
La guerre fait rage entre le Brésil et les USA. Entre les deux nations, la collecte d'informations est une donne importante, susceptible de faire basculer le conflit d'un côté ou de l'autre. Dans cette optique, les américains prennent d'assaut une base militaire brésilienne, afin de pirater les données. Ils ont en leur possession un jeune homme, nommé Arrouan, qui a la capacité de se connecter aux interfaces en place et de tout retenir. Il est surnommé « le Nomad ». Alors qu'il est entrain de hacker les serveurs, la résistance brésilienne reprend le dessus. Arrouan est concentré et lâche un mot, inconnu pour les soldats à ses côtés : Kalash. Dans la précipitation des coups de feu échangés, le Nomad en profite pour partir de son côté. Celui-ci parvient à s'immiscer dans un bateau et atteint, après quelques jours, les côtes du Niger. Là-bas, sa peau blanche lui attire les regards des militaires. Arrouan ne sait pas pourquoi il est venu ici. Le fait que ceux-ci le traitent de Touareg a sûrement une signification. Arrêté puis libéré, Arrouan emprunte un camion et part en direction du désert. Plus tard, il se réveille dans un camp Touareg. Il a eu un accident et trouve en face de lui une jeune femme nommée Kalash. En la voyant, il se remémore alors ses origines et surtout la condition de ses congénères...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au milieu des années 90, Jean-David Morvan, Sylvain Savoia et Philippe Buchet lançaient Nomad, une série hybride, aux confluents de la bande dessinée franco-belge, des comic et des mangas. Après 5 volets, les lecteurs sont restés orphelins et ont du se faire à l'idée qu'ils n'auront jamais de suite aux aventures d'Arrouan. Youpi : en 2013, Nomad est de retour pour un second cycle ! Du coup, Glénat en profite pour ressortir l'intégralité des premiers opus. L'histoire se déroule dans un contexte géopolitique tendu. Les USA font la guerre au Brésil, le Niger persécute les Touaregs... Arrouan est un Nomad, un homme capable de pirater des ordinateurs et de retenir tout leur contenu. Il est fortement utilisé par l'armée américaine jusqu'au jour où il s'échappe. Celui qui n'a plus vraiment de souvenirs part sur les traces d'un passé oublié. Le récit de Morvan est mené à cent à l'heure, le lecteur est immédiatement embarqué dans ce contexte digne des meilleures aventures d'anticipation. Pourtant, tout n'est pas parfait. Par exemple, la narration laisse parfois place à des ellipses osées. Rien de méga-gênant, mais cela gâche un peu le plaisir de lecture. Les dessins sont l’œuvre concomitante de Savoia et de Buchet, en grande majorité très corrects pour une « œuvre de jeunesse ». On reconnaît par instant l'inventivité de l'illustrateur de Sillage sur les vaisseaux. Nomad offre des débuts prometteurs, moins scotchant que H.K. mais avec de belles perspectives à ses suites...
