L'histoire :
Alors qu’elle aide son grand-père Madog le fier à défendre la cité d’une attaque des saxons, Olwen voit l’inévitable défaite se profiler à l’horizon malgré son courage et son énergie déployés pour repousser l’ennemi. Mais soudain alors que tout semble perdu, un chevalier sur sa monture les rejoint et leur permet d’inverser la tendance ! Une fois la victoire acquise, ce dernier enlève son heaume et se présente. Olwen découvre alors qu’il s’agit ni plus ni moins que du sire Gauvain d’Orcanie, illustre chevalier de la Table Ronde et neveu du roi Arthur. Ce dernier lui révèle ensuite qu’il est venu spécialement pour elle. Fille bâtarde d’Arthur Pendragon, la jeune femme va enfin être reconnue par son père, qui souhaite qu’elle vive à Camelot afin de mieux la connaître. Déstabilisée par cette révélation – confirmée par son grand-père – Olwen n’est pas trop partante à l’idée de devenir une princesse... Mais elle se laisse tout de même convaincre par Madog, comprenant qu’il a toujours su que ce jour arriverait et qu’il est impossible de renoncer à un tel honneur. La voilà donc très vite accueillie à la cour, où ses partisans et détracteurs semblent nombreux. Cependant, en venant à Camelot, Olwen a une toute autre ambition que celle de jouer le rôle de princesse. Elle compte en effet devenir le premier chevalier féminin de la Table Ronde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette nouvelle série, le coscénariste des Quatre de Baker street, Olivier Legrand, nous place au cœur des légendes arthuriennes. On retrouve logiquement tous les personnages clés : Lancelot, Guenièvre, Gauvain, Morgane, Mordred,… Mais au cœur de cet univers connu, le scénariste imagine l’existence d’une jeune femme qu’Arthur aurait engendrée dans sa jeunesse, avant même qu’il découvre ses origines et qu’il devienne le roi de Bretagne et le seigneur de Camelot. Désormais bien installé et loin du tumulte de la guerre, le roi souhaite donc réparer son erreur en reconnaissant Olwen et en l’accueillant à la cour. Cependant, en digne fille de son père, l’héroïne rêve plutôt de bataille et de chevalerie, et non de jouer les dames de cour. Une envie qui va néanmoins se heurter au machisme et à des esprits étroits refusant toute modernité. Bref, cette mise en abîme est intéressante, dans le sens où elle renouvelle l’univers très balisé des légendes des chevaliers de la Table Ronde, tout en proposant un thème résolument moderne. Seule la fin de cette première partie déçoit un peu par cette quête nébuleuse que mène Olwen dans l’Autre Monde. Pour mettre en images cette aventure résolument moderne, on retrouve la dessinatrice Annabel, qui s’est déjà chargée de très bonnes séries comme Magus, La javanaise ou encore Héraclès. Toujours précis et élégant, le trait de l’illustratrice offre une réelle profondeur à l’histoire. Le tout bénéficie d’une minutie aussi bien dans les décors que pour les phases dialoguées et les scènes d’action. Malgré le petit bémol final, cette première partie est donc aussi plaisante qu’intrigante et donne envie de découvrir la suite (et fin) au prochain tome.