L'histoire :
Lucide, très intelligent, Dewaere a eu une vie dramatique et aussi pleine de moments magiques avec des rencontres parfaites, qu'il s'agisse de ses amours, comme de ses amitiés. Il a fait des étincelles dans tous les domaines, sans être vraiment reconnu. Il se plaisait à vivre sous l’étiquette d’un marginal. Il décède à l’âge de 35 ans, après avoir joué dans 37 films et 27 pièces de théâtre. Un après-midi de l’année 1982, chez lui, face à un miroir, il se saisit de son fusil, un 22 Long Rifle, l’enfonce dans sa bouche et tire. Tragique fin pour un homme sensible et plein d’humour. Dewaere incarne l’idée de l’artiste écorché vif, dévoré par une existence intense et instable. De son enfance difficile et douloureuse, à son ascension en tant qu’acteur chéri du grand public, sa vie est un voyage parfois à la limite du fantastique, un voyage dans la peau d’un être hanté par la fureur et la mélancolie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le sous-titre est évocateur, mais sans surprises. Le drame et la poésie s’invitent naturellement quand on évoque la figure d’un acteur ayant brillé partout. Aux commandes de cet album, le scénariste Laurent-Frédéric Bollée nous livre un synopsis un peu maigre, assisté par le dessinateur Maran Hrachyan. Les auteurs se contentent de dérouler la biographie d’un acteur trop tôt disparu. Cet album, aux couleurs ternes, fort bien documenté, ne va certainement pas révolutionner le 9ème Art, mais il a le mérite de raconter en détails, avec des anecdotes croustillantes ou parfois sensationnelles, la vie tragique et drôle d’un homme de bien. On apprend que Dewaere a même créé des chansons, joué du piano et imaginé une musique de film. L’originalité de cette BD est de montrer cet artiste dans ses fabuleuses rencontres avec des monstres sacrés (Gérard Depardieu, Lino Ventura), des actrices (Miou-Miou…) et des réalisateurs célèbres (dont Bertrand Blier). On n'oubliera jamais Les valseuses, Coup de tête ou Beau-père et tant d’autres films où Dewaere est époustouflant. Il ne suffit pas d'utiliser un grand nom pour faire un grand album. Ce roman graphique en one-shot de la collection 9½ est certes bien documenté et il parvient à mêler petite et grande Histoire. Il ravira sans nul doute les fans de Patrick Dewaere, mais il ennuiera globalement les autres en s'avérant par trop insipide.