L'histoire :
Dans une salle de classe high-tech, un professeur en blouse blanche souhaite l’anniversaire de son unique élève, Kali, un petit garçon de 10 ans. Plongé dans un abattement profond, Kali n’a qu’un désir : voir le monde extérieur, juste une seule fois. Mais son mentor lui refuse et lui offre en guise de cadeau de lui raconter « toute l’histoire ». Cette histoire commence lorsque Yann (le héros du premier tome) se plonge en hibernation en 1998, planqué au fond d’une grotte. Car Yann a le pouvoir de contrôler la vitesse de ses pulsations cardiaques, de manière à appréhender le temps plus ou moins rapidement. Ainsi, après ce qui fut pour lui une courte sieste, il se réveille spontanément de sa léthargie 20 ans plus tard, en 2018. Yann découvre alors avec amusement et nostalgie les mutations sociales et technologiques de la société moderne. Puis il use à nouveau de son pouvoir pour obliger un biologiste à l’aider à comprendre sa capacité cardiaque. Excité par ces extraordinaires recherches, ce dernier décide alors volontiers de consacrer sa vie à l’étude du phénomène…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome avait eu le prix du scénario à Chambéry et une nomination à Angoulême ! Après ce succès (mérité), il n’était pourtant pas évident de faire une suite d’un aussi bon tonneau. Marc Védrines et Jérémie Kaminka poursuivent astucieusement le développement de leur idée géniale en situant l’action dans le futur. Mais ce futur est suffisamment proche tout de même, pour pouvoir y amplifier quelques stigmates de notre époque : on y téléphone à travers des tissus intelligents, le culte de l’objet atteint son paroxysme et l’extrémisme sécuritaire bride toute liberté. Les auteurs n’oublient pourtant pas le cœur de leur sujet : les facultés du héros qui lui permettent de « contrôler » le temps. A travers l’exemple didactique du colibri et des fourmis, ils signalent au passage que cette aptitude n’est pas si invraisemblable. Puis le passage musclé de l’album rappelle que si Yann dispose de capacités franchement jubilatoires, il ne peut pas tout non plus (le piège de l’avion). Seul le graphisme semble moins soigné, surtout sur les 3 planches de départ qui ne doivent pas être un frein à l’entame de l’album. Pour le reste, l’aventure fantastique déployée sur 56 planches est une nouvelle fois enthousiasmante. De quoi être tenu en haleine jusqu’à la dernière case, énigmatique…