L'histoire :
Le soir du 26 janvier 1875, des hommes de l’agence de détective Pinkerton, commandés par le fils William, s’approchent de la fermette familiale des James. Ils ont eu vent que Jesse et Frank, les célèbres hors-la-loi, partagent le repas. Or les frères ne sont absolument pas présents ! Les flingueurs de la Pinkerton sont pourtant décidés à les arrêter, morts ou vifs, par tous les moyens, quitte à faire de la provocation. De l’extérieur, William Pinkerton va jusqu’à abattre un de ses propres hommes et impute ce crime aux James, afin d’avoir une raison de riposter. Dans la fusillade qui s’ensuit, un feu grégeois est lancé à l’intérieur de la maisonnée. Dans l’explosion, le petit frère Archie est tué et la mère Zerelda est gravement blessée. Le shérif du coin, ainsi que la population locale, n’apprécient guère l’ampleur de cet assaut considéré comme criminel. Les James demeurent une famille appréciée, en dépit des braquages des fils, qui donnaient systématiquement leurs butins aux pauvres. A Chicago, l’opération désastreuse est rapportée au patriarche Allan, fondateur de l’agence. Lui, s’est désormais éloigné du terrain pour se rapprocher des milieux politiques. Il traite notamment directement avec le gouverneur du Missouri, Thomas Crittenden. Or Allan Pinkerton n’est pas du genre à laisser couler : dans un premier temps, il envoie son bras droit, l’ex-colonel Ben Daniels, avec un nouveau plan musclé pour arrêter les James…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce n’est pas la première fois que l’on croise le personnage de Pinkerton dans un western en BD. Blueberry et plus récemment Lucky Luke ont déjà mis en scène le célèbre fondateur de l’agence de détectives privés aux USA. Mais c’est l’une des premières fois qu’une aventure le raccroche de manière quasi biographique à l’Histoire, en narrant ses rapports avec l’autre figure emblématique de l’époque que fut Jesse James. Le raid meurtrier des agents sur la famille James, en janvier 1875, présentée en introduction de cet album, est authentique ; tout comme la méthode utilisée pour assassiner le hors-la-loi au grand cœur… Tout plausible soit-il, le rapport de Pinkerton dans cet acte relève certes de la conjecture. Il en va de même de l’origine du climax, qui culmine lors de l’attaque d’un convoi d’or – un piège, tendu par Pinkerton ? – qui incitera les frères James à se mettre au vert. Ce parti-pris narratif mêlant réalité et fiction est à porter au crédit du scénariste Rémi Guérin, qui parvient aussi à insuffler rythme et suspens à ce (premier ?) tome. Au dessin, Damour se frotte pour la première fois – et avec succès ! – aux gueules burinées et au décorum farouche, soit les ingrédients inhérents au western. Didactique et palpitant, l’album se lit donc comme un one-shot grand-public avant tout. Seul petit hic : dans un environnement éditorial plus souple (le « marché » restreint les latitudes), l’épisode y aurait sans doute gagné à être développé en 2 tomes, tant la fin parait précipitée…