L'histoire :
Pol, ses deux enfants et son cousin Bob, se laissent dériver sur un morceau d’iceberg détaché de la banquise du cercle polaire arctique, à la recherche de Lili, son épouse et mère de ses enfants. Pendant que Bob pêche à la ligne, Pol fait une petite sieste. Il rêve de sa première rencontre « musclée » avec Lili… Elle avait flanqué une raclée à des loups affamés, il en était instantanément tombé amoureux. Mais la faim le réveille et chatouille aussi le ventre gargouillant de ses oursons. Or en matière de pêche, Bob est franchement nul. Heureusement, ils peuvent compter sur l’aide de Brigitte, leur amie otarie, capable de remonter d’impressionnants tas de poissons en moins de 30 secondes. Les otaries sont d’un altruisme toujours plus précieux que celui des baleines… D’ailleurs Pol se retrouve par mégarde avalé par l’une d’elles ! Enfermé à l’intérieur de son gosier, il a une idée réflexe pour s’en sortir : lui mordre la langue ! La baleine recrache Pol illico, qui fait un sacré vol plané avant de revenir s’écraser… sur son morceau de banquise dérivant. Plus tard, Pol s’essaie à la pêche au calamar. Mais il ne savait pas que ces bestioles crachent de l’encre noire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le périple à la dérive de l’ours polaire Pol et de sa petite famille est un prétexte pour l’autrice Caroline Soucy d’aborder la thématique écologique sous le prisme de l’humour grand-public. En effet, les ours polaires font partie des espèces menacées par le réchauffement climatique et les activités humaines de plus en plus invasives. On comprend ici, à travers les différentes historiettes enchainées, pourquoi ! Pol et sa famille pâtissent en effet des filets de pêche ; ils se retrouvent entourés par un des fameux « continents » de plastiques flottants ; ils ont une mésaventure avec un pétrolier échoué… et afin de soulager légèrement le « propos politique » (même si, en matière de réchauffement climatique, on est au-delà de la sphère politique), ils se confrontent aussi aux autres espèces de leur région : otaries, calamars, baleines (qui ont mauvaises haleines), orques, requins et même un crabe médecin qui a bonne réputation. Au gré de son dessin expressif mettant en scène des protagonistes attachants, Soucy conduit sa narration en procédant à la fois par historiettes autonomes, mais aussi en suivant le fil rouge de la recherche de Madame Pol Polaire. La fin nous fait d’ailleurs pas mal progresser dans cette quête et nous donne rendez-vous pour un tome 3 vraisemblablement encore plus au contact de l’ennemi ultime : l’homme.