L'histoire :
Envoyée aux États-Unis par la Russie afin de faire de la propagande en jouant les super-héroïnes sous le nom de « Red Skin », Véra Yelnikof se retrouve enfin face à face avec le « Charpentier ». Le mystérieux personnage tue sans vergogne tous ceux qui sont considérés comme des déviants par la pasteur Jacky Core et son mouvement fasciste et puritain. Si Véra devait simplement mettre une raclée à ce fou sanguinaire, elle se retrouve pourtant en situation délicate face à son rival. Alors que tout semble perdu pour elle, elle reprend ses esprits lorsque la future victime du Charpentier lui annonce qu’elle est enceinte ! Red Skin fait alors mine de s’enfuir pour ensuite revenir chercher la jeune femme et prendre réellement ses jambes à son cou à l’aide d’une voiture qu’elle vient de voler. Cependant, son Némésis n’a pas dit son dernier mot. Il la rejoint rapidement avec sa camionnette. Après une course-poursuite mouvementée, le véhicule du Charpentier finit au fond du port. Véra peut alors conduire la victime à l’hôpital le plus proche afin de recevoir les soins appropriés. Plus tard, en contact avec le KGB, Véra fait part de ses doutes concernant la mort du Charpentier, alors qu’ils lui demandent de continuer à sauver la veuve et l’orphelin. L'idée est qu'elle devienne encore plus populaire et qu'elle décroche ainsi une invitation au talk-show le plus influent d’Amérique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette seconde partie reprend tambour-battant avec la suite immédiate du cliffhanger du tome 1. En effet, le combat entre l’icône libérale Red Skin et le « Charpentier », un tueur soutenu par un mouvement puritain qui dénonce l’homosexualité ou s’en prend à l’industrie pornographique, se poursuit dès l’ouverture. Après un duel haletant, le récit de Xavier Dorison se calme pour des passages dialogués qui font intelligemment avancer l’intrigue. Qui plus est, le comportement frondeur de l’héroïne est encore renforcé dans cette suite. Il est agréable et amusant de la voir jouer un rôle qu’elle ne comprend pas vraiment, dans un pays qu’elle ne connait pas davantage. Bref, si vous avez apprécié le premier volume, vous ne serez pas déçu par cette suite qui compense adroitement l’absence de l’effet découverte, en donnant plus d’épaisseur aux personnages principaux, qu’ils soient alliés ou ennemis. Les dessins et couleurs de Terry Dodson, ainsi que l’encrage de son épouse Rachel, sont dans la continuité du tome 1. Ils apportent une vraie saveur supplémentaire au récit. Pour conclure, cette aventure qui mêle guerre froide, super-héros, humour et liberté sexuelle est convaincante et nous donne clairement envie d’y revenir…