L'histoire :
1918 : la Grande Guerre vient enfin de terminer et tout le monde est à la fête en France ! Tout le monde... ou presque. Car pour Silas, tout cela revient à danser au dessus d'un charnier. Alors qu'il revient de plusieurs jours de jeux et de beuveries, il découvre le cadavre d'Albert Percochet, mort chez lui le matin même, après avoir proféré ces dernières paroles énigmatiques : « Zarkoff... Wotan... Tue-les ! ». Il retrouve dans ses poches tout un tas d'objets hétéroclites, dont une mystérieuse clef et une bague à l'emblème bien étrange. Silas décide d’enquêter sur la mort de son confrère, détective comme lui. En allant chercher des indices dans le bureau du défunt, il tombe sur un avocat, Antoine Albertini, qui travaille pour la marchande d'armes internationale Mme Zarkoff. Apparemment, Percochet travaillait pour elle. Pour récupérer le montant substantiel payé par sa vieille ennemie à son collègue décédé, 20 000 francs suisses, Silas reprend en main l’enquête. Il part alors en train de nuit, direction Neuchâtel, pour rencontrer Zarkoff. Arrivé dans son château, celle ci lui apprend qu'elle se rapproche de la mort à grands pas. Elle cherche son héritier, un dénommé Johann Zichler, son enfant qu'elle a abandonné vers l'âge de 7 ans. Elle souhaite lui léguer son immense fortune. Mais les quelques personnes qui gèrent ses affaires ne l'entendent pas ainsi, et veulent leur part du gâteau, voire la totalité. Dans la nuit suivante, quelqu'un met le feu au château et tente d'assassiner la vieille Zarkoff...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette nouvelle intégrale, on retrouve Silas au sortir de la 1ère guerre mondiale, et au sortir direct de son enquête précédente sur les liens inavouables entre le gouvernement français et allemand, alors en plein conflit. Ses anciens ennemis sont toujours bien présents, mais cette fois, il se retrouve à travailler pour Zarkoff, qu'il méprise pourtant de tout son cœur en raison de son passé de trafiquante d'armes. Mais que ne ferait on pas pour de l'argent... Le personnage de Silas est aussi cabotin que précédemment, et toujours aussi efficace ! Il va nous faire voyager de la France à la Suisse pour finir dans une Allemagne qui n'a pas digéré sa défaite, et où, déjà, des forces se mettent en place pour préparer la revanche... Fabien Nury, toujours aux commandes de son personnage, va nous faire découvrir les noirceurs de l'âme de son détective, dont la psychologie est assez nuancée, pour le rendre attachant. Même dessinateur également pour cette seconde enquête. Le coup de crayon de Pierre Alary est toujours élégant et va parfaitement avec le style désuet et chic de la mode ou de l'architecture du début du XXème siècle. Sa mise en couleur est imaginative et particulièrement efficace, notamment dans les scènes d'action. On passe de planche en planche en se laissant pénétrer des ambiances changeantes dont la couleur dominante varie au gré de l'action, de la météo, du lieu... et c'est diablement beau ! Le duo nous sert donc, encore une fois, une aventure totalement réussie et prenante.