L'histoire :
Dans le Chicago des années 50, le redoutable parrain Sonny « Double » Rossetti est dans une colère noire. A l’origine de cette irritation, une lettre, signée Slender Fungus. Dans cette missive, Rossetti est félicité pour avoir réussi à marier sa fille avec son bras droit, une petite frappe prénommée Aldo. Parce que forcément, avec la gueule qu’elle a… Les heures de Slender Fungus sont donc comptées. Sonny Double met sur l’affaire 3 truands de seconde zone, Roberto, Vinny et Vinci, simplement parce que ce sont eux qui lui ont présenté le traître. Et pour être sûr du carnage, il envoie Aldo et « le crapaud » faire le grand ménage après coup. « Le crapaud », surnom d’une nouvelle recrue, est un psychopathe gratifié d’un sourire crispé à faire mourir de peur sur pied. « Votre pire cauchemar incarné en un seul homme ». Néanmoins, Slender Fungus, qui a provoqué sciemment l’extrême courroux de Sonny Double, s’attend fatalement aux réactions outrancières du parrain. C’est donc lui qui mène le bal !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Benoît Laigle, dont c’est le premier album, dispose d’un coup de crayon facile, rapide, et maîtrisé. Les protagonistes ont tous l’air plus crades et plus sauvages les uns que les autres. La colorisation sinistre et glauque, en quasi-trichromie (ocre et sépia, rouge sang et caca d’oie…), n’ajoute pas franchement à leur humanisme. Notamment le personnage du « crapaud », véritable tête brûlée, apparaît immonde, sauvage et pourvu d’une dentition improbable. Les dialogues d’Antoine Ozanam (Hôtel noir, Chewing-gum) louchent du côté de Michel Audiard (on n’est pas venus pour compter les petits fours !). Sans être au niveau du maître, ils sont plutôt bien sentis et complètent à merveille l’ambiance grinçante de ce polar noir. Cela dit, dans la mafia des années 50, il n’y a pas meilleur argument qu’un bon coup de flingue. Le grand ménage final nous permet d’espérer une suite au moins du même acabit. Et peut-être fera t-on la connaissance de ce Slender Fungus. Car, si ce monsieur donne le nom au titre de la série et tire les ficelles de cette histoire, on ne l’a toujours pas aperçu...