L'histoire :
Arrêtée par la police pour acte de vandalisme, destruction sur de laboratoire expérimental de recherche sur les OGM et agression de l’ingénieur en chef, Sœur Marie-Thérèse comparait devant un tribunal. Mais avec une liste de chefs d’accusation plus épaisse que la Bible en cinq volumes et un avocat qui se dérobe au dernier moment, la sœur est bonne pour aller en cellule – et pas celle du couvent, cette fois ! Comment pourra t-elle se sortir d’une telle situation ? A moins d’un miracle venu de Jésus lui-même ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
10 ans. Il aura fallu attendre 10 ans pour pouvoir enfin se mettre le tome 7 de Sœur Marie-Thérèse (des Batignolles) sous les mirettes ! Il faut dire que la gestation de cet album ne s’est pas faite sans mal, puisque Maëster, le créateur de cette none bedonnante, mamelue et caractérielle a fait un AVC en 2015, qui l’a beaucoup affaibli. C’est d’ailleurs pour cette raison que ce nouveau volume commence avec un petit prologue dessiné par Julien Solé, qui explique le long délai de ce tome 7. Et comme le dit si bien Jésus, c’est parce que Maëster a fait « oune hémorradjie chérébrale, oune abéché » et non pas parce qu’ « il a un baobab qui lui a poussé dans la main » qu’il s’est passé 10 ans entre La Guerre Sainte et Ainsi Soit-elle ! Bref, pour ce grand retour de Sœur Marie-Thérèse, on reprend tous les ingrédients passés, qu’on retrouve dans une joie non dissimulée : l’esprit de Fluide Glacial et l’ombre de (dieu le père) Gotlib planent sur cette œuvre. Et il faut bien avouer que ça marche toujours aussi bien. Comme d’habitude, les dessins de Maëster sont remarquablement réalistes et bourrés de références (de Caliméro au Gendarme de St Tropez, en passant par le Silver Surfer et Robert Mitchum), si bien que chaque case mérite une attention particulière tant les gags en arrière-plan sont légion. Pour ne rien gâcher, le scénario abracadabrantesque recèle de jeux de mots bien trouvés, comme sait si bien les concocter le talentueux Maëster. Ah ! Que ça fait du bien de voir que la flamme est toujours là, malgré tous les pépins de santé ! Les dessins des pages 25 à 45 sont tout de même l’œuvre de Julien Solé ; force est de constater que le jeune artiste a su se montrer à la hauteur du défi sans jamais dénaturer le travail du maître. De même, tout comme le volume précédent, il est à noter que ce tome 7 a été entièrement colorisé. Rappelons qu’auparavant les pages de Sœur Marie-Thérèse étaient en noir et blanc. Au final ce parti-pris s’avère payant, dans la mesure où il apporte pas mal de relief à l’ensemble. En définitive, même si Ainsi Soit-Elle ne se démarque pas vraiment des précédents tomes (on ne change pas une équipe qui gagne), ce tome a une saveur particulière, quand on sait ce que Maëster endure depuis quelques années. Espérons que Sœur Marie-Thérèse veille sur son créateur et qu’il se remette d’aplomb bien vite.