L'histoire :
Les agents de la Terra Nostra Organisation, Rolf Ackerman, Yan le Mat et Nuram Allenby, sont en pleine déroute au milieu de la jungle. Roulant depuis des heures sur une route accidentée, sous la pluie, dans une vieille jeep sans toit, le moral n’est pas au beau fixe. Pour ne rien arranger, ils sont maintenant au Lumbaza, un pays en pleine guerre civile. La population locale est terrorisée par des rebelles qui n’hésitent pas à trancher les membres des villageois insoumis, à violer les femmes et à recruter les futurs soldats parmi les adolescents. Aussi, c’est sans surprise que Yan, Rolf et le docteur Allenby se retrouvent face aux terribles miliciens de la célèbre Section 9 dirigée par son sanglant commandant Red Bones. Arrêtés non sans résistance, ils sont bientôt emprisonnés. Par chance Yan et Rolf sont repérés par Yussef Latif, un libanais proche du commandant qui veut les engager comme garde du corps. Ce dernier est en fait l’initiateur d’un vaste trafic de bois exotique. Méprisant l’embargo sur le bois exigé par l’ONU, il fait passer clandestinement du bois des exploitations forestières contrôlées par Red Bones contre des armes et de l’argent.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ancien grand journaliste, Jean-Claude Bartoll est devenu un spécialiste de géopolitique internationale et s’impose désormais comme le maître de la BD écolo-politique. Dans ce troisième épisode, il fait revivre une fois de plus les personnages de Rolf et Yan, deux acolytes brut de décoffrage qui n’ont pas froid aux yeux, pour une aventure plutôt intéressante, très bien documentée et comme de coutume, assez réaliste dans son ensemble. Malgré tout, Bartoll ne peut s’empêcher une fois de plus de sombrer dans la réplique convenue et attristante du cinéma d’action américain, délaissant médiocrement toute tentative de profondeur dans ses personnages. Tel est le vrai point faible de cette série qui a pourtant des atouts. Parmi ceux-ci, le dessinateur Frank Bonnet se montre très à l’aise avec les paysages africains et les guérillas terrifiantes. Le trait fin mais accidenté aux encrages imposants de l’auteur trouve ici toute sa pertinence et suit sans faute le scénario mouvementé, aventureux et… éprouvant de Bartoll.