L'histoire :
Le monde est ravagé par la Vermine. Elle se glisse dans le sang, dans les chairs, elle est partout et contamine les hommes. La cité de ForenHaye, du royaume de Talion, lutte comme elle le peut contre cette maladie. Un nuage de pollution plane au-dessus de la ville, la maladie a été provoquée par un effondrement écologique, provoquant une épidémie virulente. La noblesse a la possibilité d'accéder à une solution temporaire permettant de ne pas être contaminé : une eau pure, qui permet de ne pas sombrer dans la folie qu'entraîne la Vermine. Dans le quartier démuni des Racines, les plus pauvres ne peuvent bénéficier de cette ressource précieuse, et subissent de plein fouet les effets de la maladie. Pourtant, Billie, fille d'une grande duchesse, se bat pour les intérêts de ses concitoyens. Elle fugue et fait passer en douce un peu d'eau décontaminée aux populations qui en ont besoin. Le monde est plongé dans un chaos sans nom. La Vermine ne cesse de progresser faisant de plus en plus de victimes, les écarts sociaux continuent de se creuser de façon de plus en plus spectaculaire... Mais certains tentent de lutter, de se révolter et surtout, de trouver un remède à ce mal du siècle, qui menace des peuples entiers...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de cette trilogie qui s'inscrit dans un genre futuriste-cyberpunk, permet d'apprécier le travail de Sylvain Ferret, qui avait notamment signé Les Métamorphoses 1858. Le contexte est celui d'un monde imaginaire, à l'architecture démesurée et impressionnante, mais plongé dans une phase critique, subissant la propagation d'une épidémie virulente à cause d'une nature à l'agonie qui n'a pas été préservée. Les humains voient cette Vermine se répandre, les mettant en danger, et certains tenteront de la contrer grâce à des prouesses technologiques et à l'argent, tandis que d'autres penseront à l'intérêt collectif. Visuellement, l'album est très réussi. Les structures architecturales sont réalisées d'une main de maître, et nous offrent des pleines pages contemplatives et immersives. La colorisation est également le gros plus de ce premier tome, recréant des ambiances cyberpunk froides, avec quelques touches néons. Nous suivrons dans ce volet un nombre de personnages assez important, mais qui ont chacun leurs caractéristiques visuelles, ce qui permet de ne pas perdre le fil. Tout comme les allusions au passé, caractérisées par un changement de colorisation. La narration est fluide, peut-être un peu floue au départ le temps de planter le décor, mais elle évoque plusieurs arcs narratifs que l'on a envie de poursuivre. Les thématiques ne sont pas très originales, mais sont le reflet de notre société : technologie, épidémies et enjeux climatiques.