L'histoire :
L'eau polluée continue de circuler, et l'effondrement écologique empêche toute forme de vie de sortir de terre. Dans ce climat instable, pesant, Billie a décidé de fuir la cité de Forenhaye, accompagnée par un homme, Tadeus. L'homme aurait passé des décennies à essayer d'élaborer un remède pour guérir de cette eau contaminée... en vain. Cela fait maintenant deux mois qu'ils errent au-delà de la cité, expérimentant plus que jamais la notion de désespoir. L'objectif de Billie et Tadeus était de rejoindre la région d'Orfèvre dans le Royaume de Damoclès. Cela restait leur seul espoir, car selon Tadeus, c'était le seul endroit permettant d'interpréter les données qu'il avait récoltées, tout en permettant à Billie de comprendre les raisons de son immunité. Dans ce monde apocalyptique, rien ne déshumanise plus que le manque de ressources, et Billie en fait les frais, mais elle relativise. Ces horreurs surmontées lui ont peut-être permis plus facilement de surmonter le deuil de ses mères. Mais alors que le duo finit par passer la frontière de Damoclès, le royaume le plus riche de Charko, et dont l'atmosphère semble moins polluée, ils sont interceptés par des gardes armés à bord d'un vaisseau. L'autorité de l'insurgée n'accepte pas les étrangers, et ils sont condamnés à travailler à la mine dans l'attente de leur jugement.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deuxième tome du triptyque à l'ambiance cyberpunk, créé par Sylvain Ferret. Nous replongeons dans cette ambiance si particulière et magnétique que nous avions aimée dans le premier volume. Un mélange de monde post-apocalyptique, de brume presque mystique, de bâtiments futuristes à l'architecture démesurée et fascinante, avec des personnages qui semblent cacher bien des secrets. La trame narrative étant un peu complexe, une page de résumé complet nous permet, avant de débuter ce second tome, de nous resituer dans l'ambiance du premier volume, de nous remettre en mémoire tous les enjeux essentiels. Car il n'est jamais aisé de suivre une série en respectant les dates de parution, et en gardant en tête d'une année sur l'autre tous les petits éléments qui font la clé d'un scénario réussi. Le récit sera entrecoupé de quelques pages de « lettres », qui permettent d'étoffer le scénario. Graphiquement, c'est toujours aussi saisissant, la colorisation est particulièrement réussie, oscillant entre des teintes froides et des teintes chaudes. Le découpage a un aspect très cinématographique, ce qui donne du rythme à la lecture, et permet de continuer à capter notre attention. Ce second tome continue d'explorer les enjeux écologiques et technologiques, leurs dérives, avec une histoire bien construite, et des graphismes vertigineux.
